Le président du Conseil économique et social (CES), Conrad Gbaguidi a poursuivi ce vendredi sa tournée nationale de lancement des coordinations départementales avec deux étapes marquantes : Porto-Novo pour le département de l’Ouémé, puis Cotonou pour le Littoral. Objectif, installer les nouvelles structures locales du CES et recueillir les attentes des populations pour une gouvernance plus inclusive.
Jéconias ADANLE(stag)
À Porto-Novo, la délégation du CES a été accueillie par la préfète Marie Akpotrossou, le coordonnateur départemental Victor Hounsa et plusieurs autorités locales. Dans son discours, la préfète a salué la réforme du CES, initiée par le président de la République, comme un « levier essentiel de proximité et de démocratie participative ». Les échanges avec les représentants socioprofessionnels ont fait ressortir des défis prioritaires, notamment le désenclavement de la Vallée de l’Ouémé et la construction d’un pont reliant l’Ouémé à l’Atlantique, un projet jugé crucial pour dynamiser les échanges économiques et améliorer l’accès aux services publics. Les participants ont également alerté sur les inondations récurrentes, les risques liés à l’essence frelatée, les difficultés des artisanes et les litiges de délimitation territoriale. Conrad Gbaguidi a rappelé que le CES, désormais ancré dans tous les départements grâce à la nouvelle loi organique, a pour mission de relayer les besoins locaux auprès des plus hautes autorités. « Cette réforme nous permet de construire des réponses adaptées aux réalités de chaque territoire », a-t-il souligné. Victor Hounsa, coordonnateur du CES pour l’Ouémé, a promis de prioriser l’éducation, l’énergie et le développement local, en lien étroit avec les acteurs de terrain.
Cotonou prostitution juvénile et relogement, des urgences sociales
À Cotonou, la coordination départementale du Littoral, dirigée par Isidore Gnonlonfoun, a été installée avec neuf membres, conformément au modèle national. Le préfet Alain Orounla a salué cette « innovation majeure » de la réforme, avant d’évoquer deux défis critiques pour le Littoral : la lutte contre la prostitution juvénile, qualifiée de « cancer social », et le relogement des habitants des bidonvilles de la berge lagunaire. Le président Gbaguidi a détaillé la feuille de route du CES pour ce mandat, sensibilisation, mobilisation des forces productives et formulation de recommandations ciblées aux décideurs. « Notre rôle est d’être l’interface entre les citoyens et l’État, avec une écoute active », a-t-il insisté. Les échanges avec la population ont aussi révélé des inquiétudes sur la vie chère et le sort des commerçants du marché Dantokpa, en attente de relogement. Isidore Gnonlonfoun s’est engagé à porter ces dossiers au niveau national « avec diligence ».