
Karim Oscar ANONRIN
Le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, a procédé ce jeudi 10 avril à l’ouverture solennelle de la première session ordinaire de l’institution pour le compte de l’année 2025. C’était en présence de son invité d’honneur, le Zimbabwéen Fortune Zephania Charumbira, président du Parlement Panafricain, des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, des membres des corps diplomatiques et consulaires accrédités au Bénin, du Préfet du département de l’Ouémé, Marie Akprotrossou, du Maire de la ville de Porto-Novo, Charlemagne Yankoty, pour ne citer que ceux-là. Cette cérémonie d’ouverture a surtout été marquée par les discours du président du Parlement panafricain, Fortune Zephania Charumbira et du président du Parlement béninois, Louis Gbèhounou Vlavonou. Dans son discours, le président de l’Assemblée nationale a passé un message axé sur la lutte contre le terrorisme. Selon lui, le Bénin et les pays comme le Niger et le Burkina Faso, des pays où sévit le terrorisme, la réussite de la lutte contre ce fléau n’interviendra que dans l’unité d’actions entre ces pays. Il n’a pas manqué de saluer le travail acharné mené par les Forces de défense et de sécurité du Bénin pour repousser régulièrement les incursions des groupes terroristes sur le sol béninois engendrant parfois des pertes en vies humaines dans l’armée béninoise.
Appel à la culture de la paix dans la perspective des élections de 2026
L’autre grand sujet abordé par leprésident de l’Assemblée nationale dans son discours est relatif aux échéances électorales de 2026. Sur le sujet, il a interpellé l’ensemble de la classe politique sur ces élections qui seront les premières générales organisées dans le pays depuis l’avènement du renouveau démocratique. A cet effet il a invité les politiques à jouer leur partition pour que tout se déroule dans la paix et la cohésion sociale. « Au sens des dispositions des articles 44 à 58 regroupés au sein du titre IV de la loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019, portant Code électoral en République du Bénin, nous sommes déjà entrés de plain-pied dans la période pré-électorale depuis le 08 janvier dernier, soit 12 mois avant la date du prochain scrutin, avec tout ce que cela comporte comme restrictions et autres interdictions pour les acteurs politiques et leurs soutiens respectifs », a précisé le président Louis Gbèhounou Vlavonou. D’ailleurs, il n’a pas manqué d’exhorter ses collègues à revisiter ces dispositions et se les approprier afin de sensibiliser leurs militants. « La démocratie n’est jamais une construction achevée. L’enjeu, c’est le Bénin, et non un parti politique », a surtout rappelé le Président du Parlement béninois.
Fortune Zephania Charumbira rappelle les principes de la démocratie
Le président du Parlement panafricain, Fortune Zephania Charumbira, invité d’honneur de cette cérémonie d’ouverture de session ordinaire, a également eu l’occasion de s’adresser aux parlementaires béninois. Dans son intervention, l’homme a d’abord rappelé le fonctionnement de cette institution panafricaine qu’il dirige. Il a ensuite parlé de la nécessité du bon fonctionnement de la démocratie dans les pays africains pour leur développement. Selon lui, s’il arrive dans certains pays que la jeunesse applaudisse des putschistes ou se laisse engager par les groupes terroristes, c’est parce que les politiques ont échoué. D’où la nécessité de la culture de la démocratieinclusive pour permettre à toutes les tendances politiques de prendre une part active dans le processus de développement des Nations. Le président du Parlement panafricain, poursuivant dans le même ordre d’idées, a laissé entendre que toute opposition au régime au pouvoir qui critique tout ce que fait ce pouvoir n’est pas une bonne opposition. Parlant de la lutte contre le terrorisme, Fortune Zephania Charumbira a appelé à des actions concertées entre pays pour le vaincre.
Impressions de quelques députes à l’ouverture de la session ordinaire
He Alidjanatou Saliou-Arêkpa (Bloc Républicain)
«…Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu qui nous a réunis à nouveau pour l’ouverture de cette session ordinaire. Je retiens de cette cérémonie d’ouverture le discours du président du Parlement panafricain et de son hôte, le président du Parlement du Bénin. Le président du Parlement panafricain a délivré un discours fort, un discours qui a tout embrassé, notamment la situation sécuritaire un peu partout en Afrique et surtout en Afrique de l’Ouest avec le fléau qu’est le terrorisme. Il a cité le Burkina Faso, la Guinée-Conakry, le Niger, le Mali. Il a appelé à l’unité d’actions parce qu’il estime que c’est ensemble dans une même dynamique que nous pouvons vraiment éradiquer le terrorisme et l’extrémisme religieux sur notre continent. Je félicite le président de l’Assemblée nationale du Bénin pour la beauté de cette cérémonie solennelle d’ouverture de la première session ordinaire 2025 du Parlement. En dehors du président du Parlement panafricain, Fortune Zephania Charumbira, la cérémonie a connu la présence des invités de marque. Dans son message, le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou Vlavonou est allé dans le même sens que son hôte en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Il a appelé à la cohésion nationale, à la paix et à l’unité nationale pour combattre ce fléau qui n’a pas épargné le Bénin. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour rendre un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité béninoises pour le travail acharné qu’ils abattent au quotidien pour assurer l’intégrité du territoire national du Bénin face au terrorisme qui est un problème majeur dans notre sous-région (…) Nous avons la chance d’avoir un président du Parlement qui a toujours fait preuve de sagesse. Il est un homme pétri d’expérience parlementaire parce qu’il siège à l’Assemblée nationale depuis 2002. Cela se reflète dans le discours qu’il vient de délivrer. Comme l’a d’ailleurs dit le président du Parlement panafricain, nous avons la chance d’avoir au Bénin un Parlement au sein duquel l’opposition et la mouvance cohabitent. Nous le devons au président de notre Parlement pour son sens de management. Il a d’ailleurs invité tout un chacun de nous à s’approprier les textes de la République pour contribuer à des élections apaisées en 2026… »
Député Abdel Kamel Ouassagari (Les Démocrates)
“…C’est l’avant-dernière session ordinaire de notre législature. Ce qui m’a le plus marqué aujourd’hui, c’est le discours du président de l’Assemblée nationale. Pour une fois depuis le début de notre législature, il a fait un discours conciliant. Il est peut-être en train de comprendre l’enjeu des élections de 2026 et il juge que pour qu’on puisse y aller dans la paix, pour organiser des élections libres et transparentes, on n’a pas du tout besoin de dire des invectives à l’endroit de ceux qui ne sont pas d’accord avec le président de la République. Il y’a eu aussi le discours du président du Parlement panafricain. Dans son message, il a eu à dire que ce qui crée plus de problèmes dans nos pays, c’est l’exclusion. C’est vrai que le Bénin est reconnu comme un modèle de démocratie en Afrique et dans le monde, mais il faut qu’on évite l’exclusion pour le bonheur des populations…”
Député Victor Topanou (UP le Renouveau)
“…Il faut juste rappeler le contexte. Il ne faut pas oublier que c’est la dernière session non budgétaire de la législature. Donc après la session budgétaire d’octobre, la 9ème législature sera terminée. Cette session ordinaire a un goût particulier parce que ce n’est qu’au cours de cette session que les derniers textes non budgétaires pourront passer. Ça crée un contexte particulier que le président de l’Assemblée nationale a bien voulu rappeler dans son discours afin qu’elle ne soit pas plus perturbée ou moins agitée que les autres. En revanche, nous avons eu droit au discours de l’invité d’honneur du président de l’Assemblée nationale qui n’est rien d’autres que le président du Parlement panafricain. Lui, il a beaucoup mis l’accent sur la fondation panafricaine de son institution en rappelant la similarité qu’il y a entre les différents Parlements du continent africain et en souhaitant que les députés fassent mieux leur travail…”
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN