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Bilan des 9 ans sur le plan éducatif sous Talon : entre espoirs, réformes et réalités de terrain

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Au cours des dernières décennies, l’éducation a occupé une place centrale dans les politiques de développement du Bénin. Après une longue période marquée par des défis structurels dans le secteur éducatif, le pays a connu des réformes majeures visant à améliorer la qualité, l’accès et l’inclusivité du système éducatif. Ces réformes ont permis des progrès notables qui continuent d’être des moteurs essentiels du développement économique et social. Dans cet article, nous détaillons les grandes réalisations dans le secteur éducatif béninois, à travers des réformes en profondeur et des initiatives innovantes qui marquent un tournant décisif pour le pays.

Patrice SOKEGBE

L’une des plus grandes réussites du Bénin dans le secteur éducatif a été la réforme structurelle du système éducatif entamée au début des années 2000 et approfondie sous le mandat du président Patrice Talon. Ce processus de réformes a porté sur plusieurs axes. Il y a la gratuité de l’enseignement Primaire. Le Bénin a fait un grand pas en avant en introduisant la gratuité de l’enseignement primaire en 2008. Cette politique a permis à de milliers d’enfants, notamment issus des milieux ruraux et défavorisés, d’accéder à l’école sans obstacles financiers. En 2019, plus de 90 % des enfants en âge d’aller à l’école primaire étaient scolarisés, ce qui représente un énorme progrès comparé à la situation d’il y a deux décennies.

Une autre avancée significative a été la refonte des programmes scolaires. Ces programmes ont été modernisés pour répondre aux enjeux de la mondialisation, avec un accent particulier sur la formation aux compétences numériques et l’enseignement des sciences. Cette révision a permis de mieux préparer les élèves aux défis du marché de l’emploi, et en particulier aux exigences de la société de l’information. Le Bénin a également adopté une pédagogie plus active et participative, qui met l’élève au centre de son apprentissage. Cela a permis de diversifier les méthodes d’enseignement et d’améliorer l’engagement des élèves en classe.

Accès à l’éducation pour tous

Le gouvernement béninois a déployé des efforts constants pour élargir l’accès à l’éducation dans toutes les régions du pays, y compris dans les zones rurales et isolées. Plusieurs actions ont été mises en place pour répondre aux défis de la scolarisation, notamment, la Construction de Nouvelles Écoles et Infrastructures : Le Bénin a investi massivement dans la construction d’écoles primaires et secondaires, surtout dans les zones rurales, pour réduire la distance que les élèves doivent parcourir pour aller à l’école. Cela a permis de diminuer le taux d’abandon scolaire, notamment chez les filles.

Le gouvernement a également mis en place des programmes spécifiques pour encourager la scolarisation des filles, notamment des subventions et la sensibilisation des familles. Les résultats ont été probants, avec une augmentation du taux de scolarisation des filles dans le primaire, les enseignements secondaire et supérieur. Aussi, des bourses d’études ont-elles été mises en place pour permettre aux étudiants issus de milieux défavorisés de poursuivre leurs études secondaires et universitaires. Cela a grandement contribué à la réduction des inégalités d’accès à l’éducation.

Le CNE NG : Une révolution silencieuse

Dans un contexte de modernisation accélérée, le Bénin a amorcé une transformation en profondeur de son système éducatif à travers une institution encore peu connue du grand public mais déjà décisive : le Conseil National de l’Éducation (CNE) Nouvelle Génération. Initiée par le président Patrice Talon et officiellement créée par le décret n°2018-395 du 29 août 2018, cette instance marque une rupture nette avec les pratiques éducatives passées. Il s’agissait d’assurer la cohérence entre le système éducatif et la vision de développement du pays, dans une logique de performance, de qualité et d’adéquation avec le marché du travail. « Il est temps que notre école cesse d’être un simple lieu de transmission de savoirs pour devenir un levier stratégique de notre émergence économique », a affirmé le chef de l’État lors de l’installation des membres du CNE.  Depuis sa mise en place, le CNE Nouvelle Génération s’est engagé dans une série de réformes structurelles, tant sur le plan des curricula que de la gouvernance éducative. Parmi les mesures phares, on note la révision des programmes scolaires, l’amélioration de la formation des enseignants et l’alignement des filières d’enseignement aux besoins économiques du pays. Malgré des avancées notables, des défis persistent. C’est dans cette optique qu’une reconfiguration de l’institution a été opérée en juillet 2023, visant à renforcer sa capacité d’action et à assurer une meilleure coordination des politiques éducatives nationales.

La nouvelle mandature, installée début 2024, s’est vu confier la mission cruciale de renouer la confiance entre l’école et la société, en garantissant une éducation équitable, inclusive et orientée vers l’excellence. Le CNE Nouvelle Génération ne se contente pas de conseiller. Il oriente, évalue et impulse. Il symbolise ainsi un changement de paradigme dans la gouvernance éducative du Bénin, avec pour ambition ultime de former une jeunesse compétente, responsable et apte à relever les défis du 21e siècle.

La digitalisation de l’éducation

L’une des avancées les plus notables a été la numérisation progressive du système éducatif béninois. Le gouvernement a compris l’importance de l’intégration des technologies numériques dans l’éducation, à la fois pour améliorer la qualité de l’enseignement et pour préparer les jeunes aux réalités de l’économie numérique. Le Programme « Numérique pour Tous » : Ce programme phare a permis de doter les écoles publiques de matériel informatique moderne, y compris des tablettes et des ordinateurs portables, et d’installer des connexions Internet dans de nombreuses écoles rurales. Cela a facilité l’accès à des ressources pédagogiques diversifiées et renforcé l’autonomie des élèves.

Durant la crise sanitaire de la COVID-19, le Bénin a mis en place des plateformes d’enseignement à distance pour garantir la continuité des apprentissages. Ce tournant numérique a non seulement aidé à maintenir la scolarité, mais a également ouvert des opportunités d’apprentissage à des milliers d’élèves et d’étudiants en dehors des structures classiques. En parallèle, le Bénin a mis l’accent sur la formation des jeunes aux technologies de l’information et de la communication (TIC), en instaurant des cours de programmation informatique dès le collège. Des partenariats avec des entreprises du secteur technologique ont permis d’offrir des formations professionnelles et de certification dans le domaine des nouvelles technologies.

L’ETP, une réponse aux besoins du marché du travail

Le Bénin a pris conscience que l’éducation ne doit pas seulement se concentrer sur l’enseignement académique, mais aussi sur l’enseignement technique et professionnel, qui est crucial pour l’employabilité des jeunes. Des efforts ont été faits pour moderniser les centres de formation professionnelle afin qu’ils offrent des formations de qualité adaptées aux besoins du marché du travail. Les jeunes sont ainsi mieux préparés pour intégrer les secteurs clés de l’économie, tels que l’agriculture, l’industrie, et les services. Des partenariats ont été établis entre les institutions éducatives et les entreprises locales pour mieux aligner les programmes de formation aux réalités économiques. Cela a permis de développer des formations sur mesure pour les métiers en forte demande, comme ceux liés aux technologies de l’information, à la mécanique et à l’énergie.

Les AME, une expérience en demie teinte

​L’introduction des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) dans le système éducatif béninois, initiée en 2019, visait à pallier le déficit d’enseignants qualifiés dans les établissements scolaires du pays. Depuis lors, cette initiative a connu des évolutions significatives, notamment en matière d’amélioration des conditions de travail des AME et de perspectives d’intégration au sein de la fonction publique.​ En mars 2024, le gouvernement béninois a adopté six mesures sociales majeures en leur faveur, notamment la rémunération sur 12 mois, la prime mensuelle d’engagement de 20 000 FCFA, l’Assurance maladie, les congés de maternité pour les femmes, la gratuité des frais de scolarité pour les enfants des AME, la réintégration des AME suspendus. En outre, le gouvernement a annoncé en février 2025 un plan progressif de reversement des AME en Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE), débutant la même année. Cette transition se fera par vagues successives, en raison des contraintes budgétaires, afin d’assurer une intégration maîtrisée et soutenable financièrement. Cependant, des voix s’élèvent parmi les AME pour dénoncer les critères proposés pour ce reversement, jugés discriminatoires. Ils appellent à une mobilisation accrue pour obtenir des conditions d’intégration plus équitables et une amélioration continue de leurs conditions de travail. ​

Le système éducatif béninois a connu, depuis 2016, des avancées significatives en matière d’accès, de diversification des filières et d’innovation pédagogique. Mais les défis liés à la qualité, à l’inclusion, à la motivation des enseignants et à l’adaptation aux réalités socio-économiques persistent. Pour que les réformes engagées tiennent leurs promesses, il faudra renforcer la formation continue des enseignants, garantir un financement durable, et placer l’équité et l’innovation au cœur des politiques éducatives.

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