Patrice SOKEGBE
Ils sont dans le collimateur de la direction générale des transports terrestres et aériens. Depuis le 05 décembre dernier, Yango et Gozem paient le prix de leur négligence. Pour n’avoir pas rempli les formalités exigées pour le transport des personnes et sans avoir obtenu le quitus officiel, ils sont sommés de suspendre leurs activités. Si pour Yango la sanction est plus corsée, car cet opérateur doit impérativement cesser ses activités jusqu’à la régularisation de sa situation, Gozem par contre dispose d’un moratoire de deux mois pour se mettre à jour. Pour Jacques Ayadji, directeur des transports terrestres et aériens, la différence dans le traitement réservé aux deux opérateurs tient du fait que l’un, Gozem dispose tout au moins d’un siège physique, identifié et connu avec des interlocuteurs valables, tandis que l’autre est totalement dans l’informel. Cette décision vise donc à garantir la sécurité des usagers qui empruntent les moyens de locomotion offerts par ces deux opérateurs privés pour leurs courses. Avec la montée de l’insécurité, le risque est grand d’utiliser des services de transport qui ne garantissent aucune sécurité. Les renseignements liés à la position des véhicules grâce à la traçabilité, l’identité des chauffeurs permettent en cas de besoin de situer les responsabilités. Jacques Ayadji a donc bien fait de taper du poing sur la table. Mais cette décision quoique salutaire est tout de même tardive.
Ces deux opérateurs ne sont pas inconnus des populations. Depuis des années, l’un d’eux Gozem exerce en toute quiétude sur le territoire national. Yango a annoncé les couleurs avant de commencer ses activités dans la ville de Cotonou notamment. Grâce à des applications, les usagers de ces services ne se gênent plus pour leurs déplacements. A l’aide d’un smartphone et d’une connexion internet, le prix est connu et la commande lancée. Il suffit de patienter quelques minutes pour que le véhicule à proximité vienne à soi. La rapidité du service est surtout dû au fait que des véhicules privés non estampillés du logo de la société sont mis à contribution moyennant rétribution pour effectuer les courses. S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, il aurait quand même fallu, au nom de la sécurité des personnes et des biens, que ces mesures soient prises dès que ces opérateurs ont commencé par exercer sur le territoire national. Aujourd’hui, ils sont obligés de se mettre à jour s’ils veulent continuer à exister au Bénin.
Au-delà de ces deux opérateurs, la direction des transports terrestres et aériens est appelée à aller plus loin en débusquant tous les opérateurs qui opèrent dans la clandestinité. En effet, de plus en plus, des particuliers sans aucune autorisation s’investissent régulièrement dans le transport des personnes en milieu urbain. Dans la même veine, des solutions de covoiturage à travers des applications web sont régulièrement proposés aux populations. Tous les promoteurs de ces services devraient être connus des autorités du ministère des transports. Aucun d’eux ne devrait investir le terrain sans autorisation préalable. C’est en cela que le réveil de la direction des transports terrestres et aériens est salutaire. A partir de maintenant, cette veille doit être maintenue et renforcée. Le transport des personnes est une question délicate pour être laissée aux mains d’opérateurs clandestins.