
Fredhy-Armel BOCOVO (Coll)
Née à la fin du 16ème siècle, la princesse Nzinga était une fine stratège à l’autorité réputée. Elle démarra, tout petite, son apprentissage de la fonction de chef d’Etat auprès de son père dont elle était devenue l’ombre. Celle qui plus tard reçut le surnom de la « Reine dont la flèche trouve toujours son but« , était aussi excellente en négociation. Quand mourut son père, en 1617, c’est elle que son frère, nouveau roi, envoya à Luanda, la capitale du pays pour négocier avec le colon portugais. Escortée par les acclamations des siens, Nzinga fut reçue par le vice-roi du Portugal qui voulant lui faire sentir sa supériorité, l’invita à s’asseoir au sol. Pour répondre à l’injure du colon, l’audacieuse princesse ordonna à sa servante de se mettre à quatre pattes afin de lui servir de siège à la hauteur de son interlocuteur. Convaincante, elle obtint de celui-ci le recul de ses troupes hors des limites initiales de l’Angola. Le quittant, elle lui aurait laissé sa servante pour lui signifier qu’en sa qualité d’ambassadrice d’un grand Roi, elle ne pouvait deux fois utiliser le même objet. Jugée menaçante à cause de son charisme, le roi fit assassiner son fils nouveau-né avant de la faire stériliser par un tison ardent pour s’assurer qu’aucune descendance à elle ne prétende au trône. En 1624, poussée par la vengeance, Nzinga empoisonna son frère avant de tuer à son tour son fils pour s’assurer d’aucune contestation au trône. Devenue reine, elle défendit férocement jusqu’à s’éteindre, chaque bout de terre de ses royaumes de Ndongo et de Matamba (dans l’actuel Angola). Sa ténacité et son attachement à son peuple font d’elle, une héroïne africaine de la lutte contre l’invasion de l’Afrique.