L’ambiance s’est nettement tendue au sein de l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR), avec une vive controverse qui oppose le parti à l’un de ses membres, Gratien-Laurent Ahouanmenou. À l’origine de la discorde, les prises de position publiques de ce dernier en faveur du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), dont il revendique toujours l’appartenance, suite à la dernière sortie de Adrien Houngbédji.
Un échange de courrier tendu ! Le 13 juin 2025, le Secrétaire général du parti UPR, Gérard Gbenonchi, adresse une demande d’explication officielle à Gratien-Laurent Ahouanmenou, membre du même parti. Le courrier reproche à l’intéressé ses déclarations médiatiques et son positionnement politique assumé vis-à-vis d’un parti considéré comme dissous (PRD) depuis sa fusion avec l’UP.
En effet, la direction du parti rappelle que l’article 11 de la Charte des partis politiques interdit à tout citoyen d’être membre de deux formations politiques à la fois. Les statuts internes de l’UPR sont également invoqués, accusant Ahouanmenou d’avoir manqué à ses devoirs de loyauté, de discipline et de solidarité vis-à-vis des décisions des instances dirigeantes.
Réplique de Gratien Ahouanmenou
Mais la réponse de Gratien Ahouanmenou, en date de ce mardi 17 juin 2025, est ferme, argumentée et sans détour. Dans sa lettre, il conteste la validité juridique de la fusion entre le PRD et l’UP. Il estime que les actes officiels de dissolution du PRD n’ont jamais été accomplis.
« Les actes substantiels qui entraînent dissolution, c’est le congrès extraordinaire statuant à la majorité des trois quarts. Ce que ni le président de l’UP-R ni le ministre de l’Intérieur n’ont fait », écrit-il.
Il rappelle aussi que sa liberté d’opinion est garantie par la Constitution et réfute toute accusation de sabotage. A l’en croire, ses déclarations dans les médias avaient pour but de dénoncer des irrégularités, et non de nuire au parti.
« Réclamer le respect de la loi à l’occasion d’une émission télévisée, n’est pas un sabotage. C’était mon devoir de citoyen d’invoquer vos fautes. À vous de les corriger », a-t-il répondu au Secrétaire général de l’UPR.
Fidélité au PRD
Gratien Ahouanmenou se défend également d’être membre de deux partis politiques à la fois. Il affirme que l’UPR, selon lui, n’est pas encore légalement constituée, et que le PRD demeure actif. « L’UPR n’ayant pas encore rempli toutes les conditions d’existence n’a obtenu son récépissé définitif que par complaisance », a-t-il réaffirmé.
Enfin, il affirme sa fidélité au parti PRD au sein de l’Union Progressiste Le Renouveau, s’appuyant sur les statuts du PRD et la Charte des partis politiques pour justifier sa posture.
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Faut-il le rappeler, ce bras de fer survient quelques jours après la sortie de Adrien Houngbédji sur le même sujet. Il a notifié au ministère de l’intérieur, par des arguments juridiques que son parti PRD existe toujours et que l’UPR n’aurait pas une existence légale.
En tout cas, reste à voir comment la direction de l’UPR entend réagir. L’opinion publique est impatiente. Pour l’heure, c’est Gratien Ahouanmenou qui campe sur ses positions. Le débat est donc loin d’être clos.