La ville de Nice accueille la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3), co-organisée par la France et le Costa Rica, du 9 au 13 juin 2025. Fort de ses défis côtiers et de son potentiel maritime, le Bénin s’inscrit pleinement dans la dynamique mondiale qui vise à sauvegarder les océans. Il a donc tout intérêt à participer activement à cette importante conférence sur les enjeux liés à la protection des océans.

Arsène AZIZAHO
Erosion côtière, pollution maritime, surpêche… Avec une façade maritime d’environ 125 kilomètres dans le golfe de Guinée, le Bénin fait face à des menaces environnementales majeures. Des difficultés devant lesquelles le pays n’est pas resté les bras croisés. Pour y répondre, il a multiplié les projets de résilience et de conservation.
C’est le cas du projet de protection côtière de Cotonou et de ceux en cours entre Hillacondji et Grand-Popo. Ces initiatives visent non seulement à ralentir le recul du trait de côte, mais aussi à sécuriser les habitats humains et infrastructures économiques menacées.
On note également la création des aires marines protégées de Donaten et Bouche du Roy. Ces aires sont de véritables “sanctuaires écologiques” qui permettent la préservation de la biodiversité marine de même que la régénération des écosystèmes.
Le Bénin mise aussi sur la participation citoyenne et l’éducation environnementale. Des campagnes de nettoyage de plages, soutenues par le Fonds National pour l’Environnement et le Climat (FNEC), sont régulièrement organisées.
Elles permettent non seulement de limiter l’impact des déchets plastiques sur la faune marine, mais aussi de sensibiliser les populations à la fragilité des écosystèmes marins. La lutte contre la pêche illégale et la surpêche constitue également un pilier important de la politique maritime nationale.
Des mesures de régulation, de contrôle et de sensibilisation ont été renforcées, afin de préserver les stocks halieutiques et assurer une pêche durable, bénéfique aux générations futures.
L’Ambassade de France aux côtés du Bénin
Dans la perspective de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan, Nadège Chouat, ambassadrice de France au Bénin, il y a un mois, à travers la tribune « Nous sommes l’Océan », a livré un tableau de bord édifiant sur sur les enjeux liés à la protection de l’océan et la place du Bénin.
L’Ambassade de France est convaincue de l’engagement actif du Bénin à cette occasion, compte tenu de l’importance des enjeux maritimes pour le pays, qu’ils soient d’ordre écologique, économique ou institutionnel.
« Ces enjeux apparaissent clairement lorsque l’on se rappelle que le port de Cotonou est à l’origine de près de 90 % des échanges extérieurs du pays et que la pêche est un secteur clé, représentant 3,5 % du Pib et générant près de 15 % des emplois du pays. Le Bénin a d’ailleurs adopté une stratégie nationale pour l’économie bleue fin 2022, dont la dernière actualisation remonte à février dernier », peut-on lire dans la Tribune, publiée dans les colonnes du quotidien La Nation.
À ce titre, un forum sera spécifiquement consacré à l’économie bleue, les 7 et 8 juin prochains, en prélude à l’ouverture de la conférence. Ce « Blue Economy and finance » Forum se tiendra à Monaco en présence des présidents français et costaricien et du Prince Albert II de Monaco.
L’Union européenne accompagne la montée en puissance du Bénin dans le domaine maritime, en contribuant au financement du Projet ProPort (Projet d’Appui au Développement du secteur Portuaire) qui promeut l’économie bleue au Bénin.
La France se tient aux côtés du Bénin pour contribuer à la sécurisation de ses espaces maritimes, notamment dans la lutte contre la pêche illicite.
Une présence du Bénin attendue à Nice ?

A cette conférence mondiale, le Bénin pourrait faire entendre sa voix parmi les 193 États membres de l’ONU, grâce à son Président, Patrice Talon. Car l’enjeu de la protection des océans est de taille. Et si les ambitions sont claires, les moyens pour les atteindre restent encore insuffisants.
L’ODD 14 est aujourd’hui l’un des objectifs les moins financés. Le Bénin, comme de nombreux pays du Sud, pourrait appeler à une mobilisation accrue des bailleurs internationaux, afin de soutenir ses efforts, dans l’intérêt collectif de la planète bleue.
Le Bénin a donc toute sa place à Nice, dans le cadre de cette conférence. Reste au Président Patrice Talon de saisir cette opportunité stratégique pour faire entendre la voix du Bénin, celle de son engagement à agir pour sauver l’océan.