Un lieu emblématique de la culture littéraire a accueilli, dans l’après-midi du jeudi 13 mars 2025, le vernissage de l’exposition « Tchitchavi : la nouvelle vague ». La médiathèque de l’Institut français de Cotonou a réuni auteurs, illustrateurs, libraires, éditeurs, critiques et acteurs de l’éducation pour mettre en lumière plusieurs mois de travail de jeunes talents émergents de la bande dessinée africaine.
Le titre de cette exposition fait référence à la marionnette tchitchavi, un personnage articulé, taillé dans du bois, avec des lattes assemblées. Cette figure traditionnelle béninoise symbolise le mouvement, la créativité et la transmission culturelle, des valeurs que cette nouvelle génération d’auteurs souhaite incarner à travers leurs œuvres.
Organisée dans le cadre de l’édition 2025 des Rencontres internationales de la bande dessinée, l’exposition met en avant quatre œuvres majeures : Aventures Béninoises, Kutonu A Fon, Les Maraudeurs et Angela’s Couture, ce dernier étant le premier manga béninois. Dessinées et racontées par de jeunes talents du neuvième art béninois aux côtés d’auteurs plus expérimentés, dont Constantin Adadja, éditeur de BD, ces œuvres explorent la manière dont les romans graphiques réinterprètent nos villes et villages en tant que lieux de vie, d’identité, de mémoire collective et de projection.
« Il s’agit de faire découvrir la bande dessinée aux plus jeunes, de l’inscrire dans leur parcours scolaire en leur donnant le goût de la lecture et de l’évasion, tout en leur permettant de s’identifier à l’histoire de leur pays », a affirmé Jérôme Binet Bos, Directeur Délégué de l’Institut français, lors de son allocution d’ouverture. Ce voyage immersif est rendu possible grâce au projet Ressources Éducatives de l’Institut français du Bénin.
Le projet Ressources Éducatives vise à faciliter l’accès des élèves du primaire et du secondaire à des ressources pédagogiques, afin d’améliorer leurs résultats scolaires. Il met en avant la jeune génération d’auteurs de bande dessinée en Afrique, et plus particulièrement au Bénin. « Notre dispositif d’amorçage a permis, d’une part, de soutenir un collectif de onze auteurs et illustrateurs qui n’avaient encore jamais été publiés. D’autre part, il a encouragé un jeune éditeur qui, grâce à son engagement et à son dynamisme, a su démontrer sa capacité à produire une collection de qualité avec l’appui nécessaire », a expliqué Lylly Houngnihin, coordinatrice du projet.
Le défi de la création et de l’innovation
Créer des histoires captivantes, s’inspirer du quotidien, faire preuve de résilience, de créativité et de patience : tels sont les défis relevés par Lucette Houeto, qui a contribué à la bande dessinée Aventures béninoises avec son récit intitulé Amina et la graine sacrée du Baobab magique.
« Ce projet a été une aventure à la fois enrichissante et exigeante. Il m’a permis de me révéler en tant que dessinatrice et illustratrice. Contrairement aux idées reçues, les femmes ont aussi leur place dans l’univers de la bande dessinée. Grâce à cette expérience, j’ai pu affiner ma technique d’écriture et mieux structurer mes récits », confie-t-elle.
Pour elle, la bande dessinée est une manière ludique et accessible de traiter divers sujets de société. Cette exposition offre une diversité de thèmes inspirés des réalités socioculturelles du Bénin, accessibles à tous, qu’ils soient novices ou passionnés du neuvième art.
Les visiteurs ont jusqu’au 31 mars 2025 pour découvrir gratuitement ces œuvres uniques à travers les croquis exposés à la médiathèque de l’Institut français de Cotonou. Une opportunité pour plonger dans l’univers de la bande dessinée béninoise, une filière en pleine expansion qui ne demande qu’à être explorée et encouragée.