A l’approche des examens de fin d’année, le stress gagne aussi bien les élèves que leurs parents. Dans plusieurs établissements, les équipes éducatives mettent en place des actions pour aider les candidats à rester sereins. Au CEG Okoun-Sèmè, le chef d’établissement et professeur des Sciences de la Vie et de la Terre Salomon Zannou, explique comment son équipe accompagne les élèves pendant cette période cruciale.

Quel est l’état d’esprit général à l’approche des examens ?
Dans l’ensemble, c’est un bel état d’esprit qui règne actuellement. Il est teinté d’émotion et d’un peu de stress, bien sûr, mais il y a aussi une ferme assurance : celle de la réusssite massive de nos apprenants.
Avez-vous constaté un niveau de stress particulier cette année chez les élèves ?
Oui, surtout lors des devoirs surveillés et au cours des séances de sensibilisation. Il faut dire que les élèves sont conscients du défi à relever, notamment dans le cadre des missions pédagogiques fixées par la tutelle. Cela génère une certaine pression.
Les programmes ont-ils pu être achevés dans toutes les disciplines ?
Oui, ils sont pratiquement terminés, avec un taux d’exécution avoisinant les 92 %. Pour les quelques retards, nous avons permis aux enseignants concernés d’organiser des séances de rattrapage pendant les congés de Pâques. Il n’y a pas péril en la demeure. Tout sera bouclé sous peu.
Quelles dispositions ont été prises pour accompagner les élèves les plus stressés ou en difficulté ?
Nous organisons régulièrement des séances de sensibilisation. On y prodigue des conseils sur le mode de vie, la gestion du stress, et surtout, on insiste sur le fait que l’examen n’est pas un concours, mais une évaluation à la portée de chacun avec un peu d’effort personnel.
Nous avons également reçu Monsieur René NANA, président de l’ONG Le Jour Des Premiers, qui a animé une séance d’échanges très fructueuse avec nos candidats le 16 avril 2025. Et avant la deuxième série des productions scolaires du semestre, une forte délégation (enseignants, parents, encadrement) a rencontré chaque groupe pédagogique pour une nouvelle séance de remobilisation. Le stress est un ennemi silencieux. Nous sensibilisons les élèves à l’importance du sommeil, une bonne alimentation, mais aussi la spiritualité ou de la méditation. Il ne s’agit pas seulement de réciter des leçons, mais de se préparer dans sa globalité. L’élève doit croire en lui, rester connecté à ses objectifs, à ses sources de motivation profondes.
Et les enseignants ? Comment les soutenez-vous dans cette période exigeante ?
Nous les accompagnons moralement, bien sûr, avec des encouragements et des conseils pratiques, mais aussi sur le plan matériel. Nous garantissons le paiement à bonne date des primes et émoluments liés à la fin d’année que ce soit pour les animateurs d’établissement, les professeurs principaux ou ceux mobilisés pour le bachotage prévu du 19 mai au 6 juin. Les séances de travaux dirigés se poursuivent également chaque samedi matin.
Avez-vous un dispositif de soutien psychologique pour les élèves ?
Pas encore officiellement. Cependant, des démarches sont en cours pour inviter un psychologue ou un coach en développement personnel à s’adresser aux candidats. En attendant, conformément aux recommandations de l’Autorité Départementale, nous demandons à nos enseignants de jouer, dans la mesure du possible, ce rôle de soutien moral auprès des élèves. Les élèves sont souvent stressés, voire paniqués, à l’idée de l’échec. Il est donc indispensable que les enseignants soient présents, rassurants, sans pour autant verser dans la complaisance. Une parole positive peut redonner confiance à un élève sur le point d’abandonner. À l’inverse, des remarques dures ou dévalorisantes peuvent briser tout élan.
L’environnement familial a-t-il aussi un rôle à jouer ?
Oui, un rôle très important. Nous encourageons les parents à créer un climat propice aux révisions : des repas équilibrés, du repos, un cadre calme. Les candidats ont besoin de stabilité pour se concentrer. Trop de pression ou des tensions à la maison peuvent nuire à leur rendement.
Qu’en est-il de la gestion du temps chez les élèves ?
C’est un point sur lequel nous insistons beaucoup. Nous aidons les élèves à élaborer un planning réaliste et personnalisé. Ils doivent apprendre à hiérarchiser les priorités, à limiter les distractions et à intégrer des moments de pause. La réussite, c’est aussi une question d’organisation.
Un dernier mot à l’attention des candidats ?
Je leur dirais ceci : « Vous êtes capables. Donnez le meilleur de vous-mêmes, restez constants dans l’effort et souvenez-vous que chaque moment de révision compte. L’examen n’est pas une fatalité, c’est une étape. Préparez-le avec courage et sérénité ».
Propos recueillis : Samirath MOUMOUNI