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Sachets plastiques : un fléau environnemental à enrayer d’urgence

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Bien qu’utilisés pour leur praticité et leur faible coût, les sachets plastiques non biodégradables constituent aujourd’hui l’un des plus grands dangers pour l’environnement. Omniprésents dans les marchés, les rues et les ménages, ces déchets destructeurs à long terme étouffent la planète et menacent la santé humaine et animale.

Arsène AZIZAHO

400 ans. C’est le nombre d’années en moyenne que prennent les sachets plastiques (non biodégradables) pour se dégrader. Les bouteilles en plastique, pour leur part, mettent un à dix siècles et le polystyrène un millénaire. Pourtant, chaque jour, des millions de sachets plastiques sont utilisés pour emballer des produits alimentaires, des marchandises ou servir de contenants improvisés. Malheureusement, ces déchets plastiques d’apparence inoffensive ont une durée de vie de quelques minutes, mais un impact de plusieurs centaines d’années.

En effet, quand ils sont jetés dans la nature après utilisation, les sachets plastiques bloquent les canalisations, polluent les rivières et asphyxient les sols, selon un rapport de l’OMS sur la gestion des déchets en milieu urbain. Dans ces zones urbaines, les sachets plastiques sont responsables de nombreuses inondations en obstruant les réseaux de drainage. Cela crée des zones stagnantes propices aux moustiques (qui causent le paludisme, la dengue, etc.). En milieu rural, ils empêchent l’infiltration de l’eau dans le sol, réduisent la fertilité des terres agricoles et menacent la biodiversité. Et quand ces sachets sont brûlés à l’air libre, une pratique courante faute de système de gestion des déchets adéquat, ils dégagent des gaz toxiques comme les dioxines et les furannes, particulièrement nocifs pour la santé humaine et l’environnement. Il s’agit notamment des maladies respiratoires, des cancers, de la pollution de l’air et de l’atmosphère.

Faune en danger

Selon une étude de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la pollution plastique et son impact sur le bétail en Afrique subsaharienne, les sachets plastiques causent la mort de milliers d’animaux chaque année. Poissons, oiseaux, bœufs ou chèvres ingèrent souvent ces déchets en les confondant à de la nourriture. Cette ingestion entraîne des blocages intestinaux, des infections et, dans bien des cas, une mort lente et douloureuse. Parfois même, les sachets peuvent s’enrouler autour du cou ou des membres d’animaux, les empêchant de se nourrir ou de se déplacer.

Des mesures encore insuffisantes

Plusieurs pays, dont le Bénin, ont adopté des lois pour interdire ou limiter l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables. Pourtant, l’application de ces textes reste inégale. Le commerce informel et l’absence d’alternatives bon marché freinent l’efficacité de ces mesures. “C’est à l’État de veiller à l’application de la loi. Et si l’on remarque toujours autant de sachets plastiques, c’est bien parce que l’État n’a pas joué son rôle”, s’indigne Sandra Idossou, activiste et militante écologique. A l’en croire, il est fondamental d’insister, jusqu’à ce que les populations prennent conscience que le sachet plastique, bien que présent dans leur quotidien, n’est pas un allié. “Il faut continuer la sensibilisation et amener les autorités à mettre en œuvre la loi, qui prévoit des amendes, voire des peines d’emprisonnement pour les promoteurs ou importateurs illégaux”, a-t-elle souhaité.

Vers un changement de comportement

Pour venir à bout de ce fléau, plusieurs solutions sont mises à disposition et font déjà leur preuve.  Il urge de continuer à sensibiliser les populations à l’impact environnemental du plastique ; promouvoir des alternatives écologiques telles que les sachets en tissu, en papier ou en matériaux biodégradables ; renforcer les contrôles et sanctions contre la fabrication et la distribution de sachets interdits ; impliquer les jeunes, les écoles et les acteurs de la société civile dans des actions de nettoyage et de plaidoyer. Refuser un sachet au marché, apporter son sac réutilisable, trier ses déchets ou participer à une opération de nettoyage, ce sont autant de petits gestes qui, multipliés, peuvent faire une grande différence, et protéger davantage l’environnement.

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