Le ministre conseiller en charge de l’Énergie, de l’Eau et des Mines auprès du chef de l’État, Romaric Ogouwalé, le vice-président chargé de la communication du Bloc Républicain, était l’invité de l’émission ‘‘Actu Matin’’ de ce jeudi 20 février 2025 sur Canal «3 Bénin. Il a expliqué la démarche du gouvernement pour sensibiliser les populations vivant sous les lignes haute tension aux risques sanitaires et sécuritaires, privilégiant la prévention avant tout déguerpissement. Il a aussi évoqué la visite des ministres conseillers à la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), mettant en avant son impact économique. Avec 500 des 1 600 hectares exploités, GDIZ a déjà généré plus de 14 000 emplois et favorisé la transformation locale du coton. Il a également souligné l’intégration énergétique de la zone via le solaire. Il a aussi abordé la préparation du Bloc Républicain pour les élections de 2026 et réaffirmé la volonté du gouvernement de poursuivre les réformes industrielles et énergétiques.
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Récemment, on vous a vu aux côtés de votre collègue, le ministre conseiller Jacques Ayadji, sur le terrain. Qu’est-ce qui justifie cette descente ?
La première chose à dire, c’est que, lorsque vous constatez la situation, surtout en passant par Godomey, on remarque une emprise de lignes haute tension qui part du Ghana, traverse le Togo pour arriver au Bénin et s’étend jusqu’à Koniboro.
Il faut donc préciser qu’il s’agit de la ligne qui dessert le Bénin dans son ensemble en matière d’énergie électrique. Les normes environnementales et sociales définissent une emprise de 40 mètres, dont 20 mètres de pas, et d’autres critères. Selon les normes internationalement reconnues, cette emprise ne doit faire l’objet d’aucune occupation ou d’occupation spécifique. Cependant, il est aujourd’hui constaté que nos populations ont systématiquement colonisé ces emprises. Et ce n’est pas la colonisation qui pose problème ici, mais la question de sécurité : la sécurité humaine, la sécurité de l’infrastructure.
Mais ce constat soulève une autre préoccupation. On peut dire que ces installations ont été permises. Ces personnes sont là depuis des années.
Ils vous diront qu’ils ont grandi, qu’ils sont nés et qu’ils exercent leurs activités à cet endroit depuis une vingtaine d’années. Cela n’a jamais suscité de réaction de la part d’un gouvernement. Oui, il faut bien commencer un jour. Et pour un gouvernement sérieux, comme celui du président Patrice Talon, il ne peut pas continuer à observer cette situation. Parce que nous avons besoin de tous, des enfants devenus adultes en bonne santé pour réussir le développement. C’est pourquoi cette descente a eu lieu, non pas pour déguerpir, mais pour sensibiliser la population aux conséquences, que ce soit sur la santé, l’environnement, etc. À l’issue de cette descente, nous avons rencontré une population qui comprend l’enjeu, mais on leur explique également. Ainsi, ils n’ignoraient pas forcément les risques liés à leur présence ici. Ils n’ignoraient pas les risques. Mais il est important de souligner l’intensité de cette colonisation. Il est difficile de comprendre qu’à cet endroit que nous avons visité, allant de Godomey jusqu’à la limite, si l’on veut localiser, au PK 14, ce sont près de 1000 personnes qui vivent là. On trouve de nombreuses activités : des boutiques, des soudeurs, des garages, des petits restaurants, etc.
On peut même dire aujourd’hui que les gens viennent de petites cabanes où vivent des familles. Vous avez pu observer, les gens cuisinaient comme s’il s’agissait d’une cuisine sous les lignes haute tension. C’est là la spécificité et la dangerosité de la situation. Le risque est mortel. C’était donc une approche de sensibilisation, afin que les populations prennent les dispositions nécessaires. Nous avons aussi annoncé les prochaines étapes, pour dire que les phases suivantes consisteront à procéder à des évacuations systématiques.
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Est-ce que vous pensez aller vers une opération musclée dans les tout prochains jours ?
Contrairement à votre appréhension, nous, nous sommes au focus d’aller de l’avant. Il ne faut pas nous ramener au début de ce régime où il fallait aller par la main forte. Aujourd’hui, le Béninois a compris l’enjeu du développement, la vision du chef de l’État à faire de ce pays un pays développé. Donc, vous voyez, systématiquement, la population accompagne. Et c’est ce que nous avons vu à travers cette descente. Les femmes ont compris en leur expliquant. Parce que quand vous restez sous ce champ électromagnétique, vous sortez avec des maladies. Je ne suis pas spécialiste, mais elles vont venir. Vous prenez le cancer. C’est une complication de reproduction pour les femmes. Et pour les hommes, ils ne s’en rendent pas compte. Ce sont des maladies silencieuses. C’est un problème érectile. Voilà, vous comprenez. Et même pour l’infrastructure. Parce que, c’est le lieu de vous dire, vous-même, vous devez aller faire un tour pour regarder. Nous avons un compatriote qui a installé son garage de BTP. Vous voyez les manœuvres, les pelleteuses. Lorsqu’ils redressent leur engin, ça peut endommager l’infrastructure. Donc, c’est le Bénin qui serait coupé. Or, aujourd’hui, on travaille à maîtriser. C’est l’arrimage qu’il faut voir dans cette descente. On est en train de sécuriser l’énergie. Donc, ça veut dire que le travail se fait de façon complète et non isolée. Mais si la fourniture n’est pas permanente, comment on va pouvoir dispatcher ?
Alors, après cette descente, quelle va être la suite ? Est-ce qu’il y a des dates qui sont lancées pour permettre aux populations de prendre des dispositions et de libérer les lieux ?
Oui. Et comme je le disais, pour un gouvernement sérieux et comme un gouvernement du président Talon, on ne peut pas faire les choses à moitié. Et après cette phase de sensibilisation, nous allons passer à une autre phase de libération pour sécuriser l’infrastructure afin d’assurer la continuité du service énergétique et de protéger l’environnement et les populations. C’est important. Donc, les services, pour ne pas vous dire techniques, comme la CEB, vont continuer de travailler, puisque nous, il fallait aller montrer que c’est le gouvernement qui a déclenché le processus maintenant. Les aspects techniques vont être poursuivis avec la CEB qui est en charge de sécuriser cette infrastructure maintenant. En ce qui nous concerne, nous allons appuyer la CEB afin de travailler avec les populations parce que, je vais vous dire quelque chose, en lisant les commentaires lors de la publication, nous, c’est même les populations qui disent que c’est ce que nous demandons au gouvernement et que ce n’est même pas cette session-là seule qu’il faut visiter, qu’il fallait aller à Comé, qu’il fallait aller à Akpakpa, à Tokan, etc. C’est pour dire que l’enjeu est global et que le gouvernement a bien vu, partout, le gouvernement a bien vu, en envoyant ses émissaires pour cette sensibilisation.
On a vu à présent, à cette descente, monsieur le ministre conseiller, ce mardi, l’ensemble du collège des ministres conseillers étaient à l’agilité dans la zone industrielle de Glo-Djigbé. Qu’est-ce que vous êtes allé faire là-bas ? Une visite, une promenade ?
Vous avez lâché le mot, puisque j’ai lu aussi. Les ministres conseillers en promenade. Mais je vous souhaite cette promenade. Elle est utile. Ça va vous donner des visions de santé. Vous allez voir le progrès concret des actions du gouvernement du président Patrice Talon. Je vous souhaite, et je souhaite à tous les journalistes de Canal 3, cette promenade. Pas pour aller couvrir, mais vous-même faites cette promenade. Vous allez revenir avec une tête remplie d’innovations et de progrès. Comme vous le savez, le ministre conseiller, ce n’est pas le bureau. C’est plus le terrain. Parce que, et je sais ici, je suis vos débats, vous avez toujours fait ce reproche au gouvernement Talon de ne pas communiquer sur ses réalisations, de ne pas montrer ce qui se fait. Maintenant, on a commencé. En moins de deux mois, vous voyez qu’on fait des promenades. Mais que faut-il faire encore ? Donc, nous sommes allés pour voir de façon spécifique ce qui se fait à Glo-Djigbé.
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Et tout le monde aujourd’hui témoigne que cette infrastructure industrielle, hors pair, hors norme, parce que la première en Afrique de l’Ouest, continue d’être cette fureur que nous devons promouvoir. Et nous sommes les premiers qualifiés aujourd’hui pour faire ce job. Et nous étions là pour aussi féliciter l’équipe de jeunes qui travaillent depuis 2021.
Peut-être que vous allez croire que Glo-Djigbé, c’est depuis 2016 que ça a été lancé. Non, avant 2021, c’est de la jachère, c’est de la production, la petite production agricole que font nos parents. Donc, c’est en 2021. Et regardez d’où on est parti. C’est vrai, nous avons eu en 1990 le renouveau démocratique, mais le renouveau industriel, c’est après 31 ans, en 2021. Donc, il faut féliciter un homme.
Et avec ce que nous avons vu à travers cette promenade, nous avons l’espoir que le Bénin est vraiment sur la bonne voie pour ne pas citer quelqu’un. ‘‘Le développement, ça y est’’.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement impressionné là-bas ?
Trois choses. Première chose, on a vu une programmation. Parce que Glo-Djigbé, c’est 1600 Hectares phasés. Aujourd’hui, nous créons, mais on n’a utilisé que 500 Hectares. Et Glo Djigbé, c’est environ 36 accords d’installation. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’à environ 14 unités. Et ces 14 unités ont déjà généré plus de 14 000 emplois directs. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas des chiffres dans les rapports. Je vous ai dit, je vous souhaite d’aller là-bas, en promenade. Vous allez voir les béninois, les jeunes filles, les jeunes hommes, à l’œuvre.
Vous savez, on parcourait les lignes, mais j’étais sidéré de voir des jeunes hommes qui ne s’occupaient même pas de nous, étaient à la tâche. Ça, c’est le modèle du nouveau béninois ça, qui est à la tâche. Et c’est ce que le Président Patrice Talon a su insulfer à chacun de nous.
Vous pensez quand même aussi qu’aujourd’hui, nous avons atteint un niveau de transformation de nos produits agricoles. En termes industriels, il faut quand même que nos matières premières puissent être transformées, n’est-ce pas? Au Bénin, vous pensez aussi que c’est un idéal qu’on a atteint ?
Exactement, monsieur le journaliste. Et c’est un élément phare. Je vous donne un exemple. J’ai pris deux t-shirts là-bas. J’en ai acheté. J’ai posé une question rapidement. Déjà, vous avez su que c’est le coton de BaniKoara qui a servi et que le coton n’a pas traversé l’océan Atlantique pour nous revenir ? Il dit non. Il dit, monsieur le ministre conseiller, vous allez voir vous-même. Et on est allé, on a parcouru la chaîne. Donc, A Glo-Djigbe, c’est un système intégré. Le produit entre et le produit fini sort.
C’est ce que nous avons. Et là, je vais vous confirmer, ça c’est mon côté environnementaliste. Rien ne se perd là-bas. Tout se transforme. Donc, nous avons une unité industrielle complète, et des dernières générations.
Vous avez évoqué tantôt qu’il y a encore d’autres espaces à exploiter. Quelles sont les perspectives quant au développement de cette zone industrielle ?
Les perspectives, c’est les emplois. Je crois, les ministres conseillers qui sont dédiés à cette tâche vont revenir ici. Ce qui me concerne moi, en termes de perspective, c’est le domaine de l’énergie. En plus de la production industrielle, vous savez que Glo-Djigbe produit de l’énergie? Parce que sur chaque unité, il y a de l’énergie. Parce que sur chaque toit, il y a des panneaux qui sont installés. Et aussi, à côté, il y a un champ de production de l’énergie solaire qui est en cours. Et à terme, c’est près de 400 000 mégawatts. A Glo-Djigbe, ça sera utilisé. Et le reste sera injecté dans le réseau conventionnel
Monsieur le ministre conseiller, je sais que vous n’êtes pas ici en tant que vice-président chargé de la communication de votre parti, le Bloc Républicain. Mais je ne saurais vous laisser partir sans vous poser quelques questions au niveau de votre formation politique. Est-ce qu’il occupe les débats après votre dernière rencontre au palais des congrès aujourd’hui ?
Nous continuons de travailler sur le terrain. Merci d’avoir précisé. Si vous n’aviez pas précisé, j’allais vous dire qu’il fallait faire la part des choses. Parce que je suis ici dans la posture du ministre conseiller. Je ne vais pas me dérober à cette question que vous voulez. Pour dire au niveau du BR, nous continuons de travailler. Nous continuons d’installer nos cellules. Comme vous l’avez dit à la sortie de cette rencontre du BR qui est une rencontre statutaire, les activités de 2025 ont été validées par les instances. Et aujourd’hui, vous allez voir, le président est sur le terrain. C’est pour mettre en œuvre tout ce qui a été décidé. C’est vrai, nous ne mettons pas trop de lumière parce qu’il faut séparer les activités. Il y a des activités de laboratoire, de couvents. C’est quand c’est créé que nous nous amenons devant les caméras.
Et en ce moment, le travail se fait. Nous sommes focus sur les élections générales de 2026. Pour qu’au soir de ces élections, le bien puisse gagner. Que ce soit au niveau communal, législatif. Mais s’il y a quelqu’un qui est devant les caméras en ce moment, c’est votre président. Il est dans le nord pour une tournée.
C’est déjà les opérations de charme préélectorale. Quand il était dans le nord pour lancer la formation de vos élus BR, c‘était des opérations de charme. Peut-être que c’est un prétexte. Quand il était à Bohicon. Quand il était à Parakou pour clôturer la formation des élus. Quand il était à Ouidah. C’était des opérations.
C’est pour animer. Puisque c’est de la responsabilité des partis politiques d’animer la vie politique. Et aujourd’hui, le BR, de par la carrure que nous avons dans la République, nous sommes en charge d’animer. Et vous savez, le président est allé dans sa base. Et c’est de ça qu’il s’agit. Donc il fallait aller revisiter sa base. Pour voir ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et relancer la machine. Et autant que nous sommes, chaque week-end, tout le monde descend. Vous êtes invité aussi à aller dans vos bases.
Bon, vous savez, le président d’un parti, quand il sort, il faut mettre la lumière. Le week-end où il était dans le nord, moi j’étais ailleurs. D’autres camarades étaient dans leurs bases, etc.
Il faut quadriller le pays. Parce que nous sommes en train de travailler. Mais vous le savez, nous devons conserver le pouvoir.
C’est notre objectif et c’est ce qui doit être. Parce que, au vu de tout ce qu’on vient de dire, ces investissements, vous croyez qu’on peut laisser ça ? Non. Il faut que les gens qui comprennent l’enjeu puissent poursuivre le job. C’est de ça qu’il s’agit.
Chez les Démocrates, le processus de désignation du duo de candidats est amorcé. Au bloc républicain, c’est le statu quo. A quand l’ouverture des débats dans ce sens ?
Je ne sais pas si vous avez lu le statut des Démocrates, ou bien si vous avez lu le statut du B.R. Au terme de ce statut, il y a des organes et des deadlines pour trancher ces questions. Donc, autant que possible, les organes dédiés à ce job vont s’activer. Tant que moi, j’aurai les ressources pour communiquer autour, je le ferai. Ce deadline, ce n’est pas encore arrivé. Je vous ai dit tout à l’heure qu’il y a des activités de laboratoire.
Donc, nous sommes au laboratoire.
Vous avez un dernier mot ?
C’est de remercier tous les Béninois et vous remercier aussi pour dire que nous devons continuer d’accompagner le gouvernement du président Talon dans tout ce qu’il fait. Parce qu’aujourd’hui, ce gouvernement a mis la barre à un niveau. Et tous les Béninois doivent garder ce joyau.
Source : Canal 3 Bénin
Transcription : Ange M’poli M’TOAMA