Visiblement agacé par les polémiques qui n’en finissent plus au sujet du coût de certaines infrastructures, Jacques Ayadji tape du poing sur la table. Le ministre conseiller appelle la classe politique, et plus particulièrement l’opposition, à un débat public fondé sur la rigueur, les faits et l’intérêt général.
Retenue et preuves : maitres-mots !
Dans un contexte de vives discussions sur le coût des infrastructures et la fiabilité des chiffres publics, le ministre conseiller Jacques Ayadji invite les acteurs politiques à faire preuve de retenue. Il l’a fait à travers un document publié lundi 16 juin.
Il s’inquiète de la tournure que prend le débat, en rappelant la polémique autour du financement du nouveau siège de l’Assemblée nationale et de la route Sémè-Podji/Porto-Novo. Par ailleurs, il dénonce des comparaisons approximatives, notamment celles portant sur les effectifs du BEPC entre 2015 et 2025, sans appui statistique solide de son point de vue. « Quelle est la tendance réelle entre 2006 et 2025 ? » questionne-t-il.
Le ministre conseiller soulève également la difficulté, pour un gouvernement, d’anticiper l’évolution des effectifs scolaires sur une décennie en l’absence de données fiables. Il appelle donc à la prudence dans les prises de parole publiques.
Des chiffres d’hier et d’aujourd’hui
Concernant les infrastructures routières, Jacques Ayadji pointe des incohérences dans certains discours de l’opposition. Il cite deux projets similaires, aux coûts pourtant très contrastés :
En 2012-2013, le bitumage de la route Pahou-Ouidah (18,5 km en 2×2 voies) aurait coûté plus de 34,7 milliards FCFA.
Dans la même période, poursuit-il, 37 km de route (Tori-Allada, Pahou-Tori, contournement de Tori) auraient été réalisés pour seulement 12,4 milliards FCFA.
Un écart de plus de 22 milliards FCFA que Jacques Ayadji juge incompréhensible. Il appelle à plus de clarté technique dans les prises de parole et à éviter les amalgames susceptibles de semer le doute chez les citoyens.
Monsieur Ayadji conclut sur la nécessité d’un débat républicain apaisé, structuré et respectueux des faits, afin de préserver la crédibilité du discours public et l’unité nationale.
Alexia Lumière-Christina ADJOU-MOUMOUNI