Depuis des décennies, les sachets plastiques par leur omniprésence dans l’environnement et dans nos habitudes quotidiennes, constituent une menace silencieuse pour la santé humaine. Leur composition chimique, souvent toxique, favorise l’infiltration de substances nocives dans l’organisme, entraînant diverses pathologies
Samirath MOUMOUNI
Tout au long de leur cycle de vie, les plastiques exposent l’homme à des composés toxiques et à des microplastiques, par inhalation, ingestion ou contact cutané. Ces expositions proviennent de la pollution de l’air, de la contamination des aliments et de l’eau, ou encore de l’usage quotidien du plastique. Les sachets plastiques menacent directement notre santé : troubles hormonaux, cancers, allergies et maladies respiratoires. En plus, ils polluent durablement notre environnement, contaminent l’eau, l’air, et encouragent des industries toxiques. Le plastique ne disparaît presque jamais… et tant qu’il persiste, notre santé est en danger. De minuscules fragments appelés microplastiques s’échappent notamment des décharges pour se disperser dans les villes et les milieux marins. De la naissance à la vieillesse, les composés chimiques contenus dans ces sachets agissent comme des poisons potentiels.
Le docteur Marylin QUENUM, médecin généraliste à Cotonou, alerte sur les dangers liés à leur utilisation.
Des substances dangereuses et persistantes
Les sachets plastiques, notamment ceux non biodégradables, libèrent au contact des aliments notamment chauds, des substances telles que le bisphénol A, les phtalates ou les dioxines. Elles sont considérées comme des perturbateurs endocriniens et la plupart sont classés comme ‘’ substances toxiques pour la reproduction’’. Ces composés migrent dans les aliments et, une fois ingérés, perturbent le fonctionnement de l’organisme. Plus l’exposition est fréquente, intense et prolongée, plus les risques augmentent. Les utilisateurs réguliers, notamment ceux qui transportent des repas chauds dans ces sachets, s’exposent davantage aux effets néfastes que ceux qui en font un usage occasionnel et peuvent migrer dans l’alimentation avant d’être consommées par le sujet qui utilise ces matières plastiques-là. Cela pourrait « perturber le développement de certains tissus ou organes, avec des conséquences sanitaires possibles à l’âge adulte voire après plusieurs générations, par des mécanismes épigénétiques ».
Des pathologies multiples et inquiétantes
L’exposition aux sachets plastiques peut provoquer plusieurs troubles qui peuvent être classées en cinq ordres. Nous avons les troubles endocriniens. Il s’agit d’un déséquilibre hormonal. Ces effets « sont suspectés sur le système reproducteur masculin et sur la fonction thyroïdienne ». C’est-à-dire que, les substances libérées perturbent le système endocrinien, entraînant des troubles de la reproduction ou de l’identité de genre. Au lieu de produire plus de testostérone, il aura tendance à produire plus d’œstrogène et de progestérone, sans oublié les baisses de fertilité. Ensuite, nous avons les cancers, notamment du foie, causés par l’accumulation de toxines. Puis, nous avons également les maladies respiratoires, liées à l’inhalation de substances toxiques produites lors de l’incinération, la combustion du plastique. Et pour finir, nous avons les allergies qui sont généralement dues à un contact prolongé avec certains types de plastiques.
Des pratiques à bannir et des alternatives à adopter
Parmi les erreurs courantes, il y a le transport des aliments chauds dans des sachets plastiques mais aussi, le fait de réutiliser ces sachets qui devrait être à usage unique. Pis, brûler ou jeter ces sachets dans la nature. Ces gestes contribuent à la contamination de l’environnement, avec des répercussions indirectes sur la santé via la chaîne alimentaire. Toutefois, des solutions existent. Il faut privilégier les emballages biodégradables (papier, tissu, verre), éviter la congélation ou le chauffage des aliments dans des contenants plastiques, et adopter des pratiques plus respectueuses de l’écosystème.
Une responsabilité partagée
Notre santé et celle de la planète sont intimement liées. Il est impératif que chacun prenne conscience de sa part de responsabilité. Face à cette réalité, l’engagement collectif est indispensable pour réduire durablement les risques liés aux sachets plastiques.
