Au Cameroun, grosse ombre à la candidature à l’élection présidentielle de Cabral Libii, le député et président du PCRN, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2018. Alors qu’il a annoncé sa candidature depuis plusieurs mois, il doit désormais faire face à la contestation de son leadership au sein de ce parti, fondé par un ancien haut fonctionnaire, Robert Kona. Or ce dernier a annoncé apporter son soutien, au nom du même parti, à Paul Biya. Problème, la loi électorale camerounaise ne permet pas qu’un même parti puisse soutenir deux candidatures distinctes.

Le 31 janvier 2025, Robert Kona, l’un des fondateurs du PCRN, se rend au ministère de l’administration territoriale, sous une nuée de caméras de journalistes, porter son soutien à la candidature du président Paul Biya à l’élection présidentielle au Cameroun en 2025.
Il prolongeait par cet acte le conflit de leadership en cours au sein de ce parti depuis de longs mois, entre lui-même et Cabral Libii, qui revendique lui aussi la fonction de président du PCRN. En septembre 2024, la justice a tranché en sa faveur.
Dans le camp des fidèles à ce dernier, bien plus que Robert Kona, c’est le ministère de l’Administration territoriale qui tenterait de mettre hors jeu Cabral Libii, dont la candidature à la présidentielle de 2025 est annoncée de longue date.
« L’objectif affiché et assumé par le ministère de l’Administration territoriale, c’est de disqualifier la candidature de Cabral Libii à l’élection présidentielle d’octobre 2025, nous explique Anne Féconde Noah, vice-présidente du PCRN et porte-parole de Cabral Libii. C’est une candidature qui dérange, c’est une candidature qui inquiète. »
Le PCRN peut-il alors investir son propre candidat et dans le même temps apporter son soutien à un autre candidat ? Non, répond le politologue Éric Mathias Owona Nguini qui avance que la candidature de Cabral Libii est clairement menacée et pourrait être invalidée.
Une perspective que n’envisage pas la tendance du PCRN favorable à Cabral Libii. « L’ancien président national n’engage pas le parti. Ses alliances et ses soutiens n’engagent que lui. Le moral est au beau fixe, les troupes sont sur le terrain et le travail continu pour la victoire finale de notre candidat Cabral Libii en octobre 2025 », poursuit Anne Féconde Noah.
En attendant un éventuel arbitrage du ministère de l’Administration territoriale qui assure la tutelle des partis politiques, voire de la justice, les deux camps continuent, chacun de clamer sa légitimité, renforçant à la confusion ambiante et son lot d’incertitude sur la position finale qui sera celle du PCRN à cette élection présidentielle.
Source : rfi