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Présidence de la Commission de l’Union africaine : comment le candidat malgache veut faire valoir sa différence

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Ce 13 décembre 2024, à Addis-Abeba, doit se tenir le grand « Mjadala Afrika », ou « Débat africain » en swahili. Cet événement, retransmis sur les télévisions africaines, doit permettre aux quatre candidats en lice pour la présidence de la Commission de l’Union africaine de présenter leur vision et leurs priorités s’ils sont élus en février 2025. Face au Kényan Raila Odinga, 79 ans, au Mauricien Anil Gayan, 76 ans, et au Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, 58 ans, le Malgache Richard Randriamandrato, 65 ans, s’impose comme le quatrième candidat de ce quatuor inédit réservé à l’Afrique de l’Est. Rencontre.

« L’heure est venue de sortir de notre zone de confort », martèle l’ancien ministre de l’Économie et des finances puis ministre des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato. Adoubé début août par le président de la République malgache, le candidat est convaincu d’incarner une nouvelle diplomatie : « Une diplomatie plus offensive, plus ouverte, d’abord sur le continent africain, puis bien entendu sur le reste du monde. J’ai un atout, que les autres candidats n’ont pas, à savoir que je ne suis pas un membre de parti politique militant, chef de parti de surcroît, et ayant pendant des dizaines et des dizaines d’années milité pour des causes, disons politiques où idéologiques. »

Richard Randriamandrato poursuit : « J’ai beaucoup évolué, d’abord dans le monde du secteur privé, puis des ONG. J’ai cette flexibilité, ce pragmatisme dans mon point de vue et surtout le bon sens. Je pense que j’ai fait preuve de bon sens lorsque j’étais au ministère de l’Économie et des finances, quand j’ai négocié des financements auprès de la Banque mondiale et du FMI. J’ai aussi contribué modestement à faire évoluer la position de Madagascar sur différents conflits dans le monde. »

Celui qui avait été remercié après avoir condamné l’annexion d’une partie de l’Ukraine par la Russie, lors du vote à l’ONU en 2022, ne regrette d’ailleurs pas sa décision, qui lui avait coûté cher. « J’assume, mais je crois que maintenant la diplomatie malgache évolue aussi dans le bon sens, lance-t-il. Pour preuve : mes relations avec le président Andry Rajoelina sont en très bons termes et je m’en réjouis ».

Dans la course à la tête de la Commission de l’Union africaine, bons nombres d’observateurs prêtent à son adversaire kényan une certaine longueur d’avance. Le candidat malgache le reconnait, à demi-mot. « Il y a beaucoup de tapages sur les réseaux sociaux », concède-t-il. Mais il reste cependant confiant : « Comme dit un proverbe africain : « Quand un arbre tombe, on l’entend. Mais quand une forêt pousse, et bien il n’y a pas un bruit. » Moi, je pense que Madagascar a fait un effort dans la discrétion pour faire connaître ses positions et sa volonté d’aller de l’avant pour ce qui concerne le développement de l’Afrique à travers l’Agenda 2063 [un grand plan de développement du continent lancé en 2013 par l’Union africaine, NDLR]. »

Sauf qu’aujourd’hui, en l’état, le pouvoir conféré à la Commission de l’Union africaine reste très limité et sa capacité d’action fortement entravée par les États membres. « Un vrai sujet sensible », que le candidat malgache promet de mettre au centre des discussions si ce dernier arrive à succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Source : rfi

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