Ange M’poli M’TOAMA
Le 08 mars 2025, alors que le monde commémorait la Journée des Droits des Femmes, le Bénin perdait une femme d’exception qui a marqué de son existence l’histoire de l’émancipation féminine. Laure Odilia Ablanvi Aguessy Boco, première femme chauffeur de taxi au Bénin, s’est éteinte, laissant derrière elle un héritage de courage et de détermination.
Née dans un contexte où les métiers de la route étaient presque exclusivement réservés aux hommes, elle décide de briser les codes. Commerçante, elle se lance dans le transport et devient conductrice de taxi sur le corridor Abidjan-Lagos ainsi que de taxi-ville à Cotonou. Une audace qui lui a valu admiration et respect dans un secteur dominé par la gent masculine.
Son engagement ne s’est pas arrêté à la conduite. Convaincue de la nécessité de meilleures conditions de travail pour les conducteurs, elle s’implique dans la lutte syndicale. Elle devient ainsi responsable des affaires sociales à l’Union Nationale des Coopératives des Conducteurs du Bénin (UNACOB), plaidant inlassablement pour les droits des travailleurs du secteur.
Au-delà de son rôle professionnel et syndical, Laure Odilia Ablanvi Aguessy Boco incarne la résilience et la force des femmes béninoises. Elle a tracé la voie pour de nombreuses jeunes femmes, démontrant que la volonté et le travail acharné peuvent transcender les barrières sociétales.
Son départ, survenu en une journée hautement symbolique, résonne comme un rappel de son combat pour l’égalité et la reconnaissance des droits des femmes. Son nom restera gravé dans l’histoire du Bénin comme celui d’une précurseure de la libéralisation des femmes dans les métiers dits masculins.