De l’affection instinctive ou de la complicité naturelle, les jeunes expriment souvent une préférence claire pour l’un des deux parents. Cette propension reflète une proximité de tempérament et un confort affectif dénué de tout conflit et rejet. Voici la réaction de quelques jeunes qui expriment leurs préférences.

Dans de nombreuses familles, les adolescents et les jeunes adultes ont une préférence affective marquée pour l’un de leurs parents. Cette préférence ne crée pas de tensions. Mais elle se manifeste par un lien plus fort, une complicité particulière. On rigole plus avec maman, on se sent plus à l’aise avec papa. Ce n’est pas une rivalité, mais une inclination naturelle. À 16 ans, Diane explique qu’elle préfère son père. « Ce n’est pas que je n’aime pas ma mère. Mais avec lui, je suis plus détendue. On se comprend vite. On rigole des mêmes choses. ». Pour elle, cette préférence ne s’accompagne d’aucune animosité envers l’autre parent. C’est juste un réflexe affectif.
De son côté, Khaled âgé de 20 ans, partage un autre regard. « Je suis très bavard, et ma mère aussi. Du coup, on a des discussions interminables sur tout et rien. Mon mère, lui, trouve ça fatigant », confie le jeune homme. La proximité entre Khaled et son père vient de leur tempérament similaire. Du coup, cette affinité guide souvent le choix d’un parent préféré. C’est le même choix pour Christelle qui vient d’atteindre la majorité mais elle nuance cette relation. « Je n’exclus pas mon père. Mais quand je veux juste parler ou faire une sortie sympa, c’est ma mère que j’appelle. C’est naturel. Je ne réfléchis même pas ». Dans son cas, sa préférence n’est pas une rupture, mais un confort, un lieu où elle se sent bien.
Certains jeunes n’éprouvent pas ce besoin de choisir. Léonard, 21 ans, fait partie de ceux-là. « Je n’ai jamais senti que je devais choisir. Mon père, c’est mon conseiller. Ma mère, c’est mon refuge. J’ai besoin des deux pour des raisons différentes. » Ils forment alors une équipe équilibrée dans sa vie. Pour la plupart des jeunes, le cœur finit par choisir un parent. Ce choix n’est pas fait pour blesser l’autre, mais pour trouver une proximité, une complicité où l’on se sent soi-même.
Loîck SOGLO (Stag)