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Conférence de l’ONU sur l’océan 2025: l’Afrique particulièrement concernée par ses enjeux

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Le sommet mondial sur les océans (Unoc-3) s’ouvre ce 9 juin 2025 à Nice, en France, avec des appels notamment à interdire le chalutage de fond et à renforcer la protection des aires marines protégées dans le monde. Une vague de nouveaux engagements est censée déferler sur la Côte d’Azur où 63 chefs d’État et de gouvernement sont attendus, dont de nombreux dirigeants du Pacifique et d’Amérique latine. Mais l’Afrique est aussi largement concernée par les enjeux de cette Unoc-3.

La troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (Unoc-3), débute ce 9 juin 2025 sur le port de Nice, dans le sud-est de la France. Une Conférence coorganisée par la France et le Costa Rica. Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement ont fait le déplacement pour ce premier rendez-vous onusien accueilli dans l’hexagone depuis la COP21 sur le climat à Paris, il y a dix ans. La France entend d’ailleurs en faire un événement de la même ampleur.

Cette Unoc-3 est sur l’océan et non les océans. Il s’agit de prendre soin de l’océan mondial. Les objectifs sont donc avant tout internationaux, avec en premier lieu : progresser vers la cible de 60 pays ratifiant le traité sur la haute mer, seuil nécessaire pour l’entrée en vigueur de ce texte négocié depuis de longues années.

Des annonces financières ?

Certains points de négociations concernent grandement les pays côtiers africains. Comme tous les pays littoraux, le Bénin, le Sénégal, le Maroc, l’Afrique du Sud, et tous les autres, sont confrontés au recul du trait de côte et à la montée des eaux. On attend ainsi des annonces, financières par exemple, pour les aider à s’y adapter.

Autre enjeu énorme : la pêche et la surpêche. Les stocks et les ressources sont de plus en plus durs d’accès. Créations d’aires marines protégées pour permettre aux poissons de se reproduire et lutte contre la pêche illégale sont également au menu des discussions.

Quelque chose s’est passé à partir de la période 2010-2014 : c’est le développement de l’industrie de farines de poisson, à terre. À commencer par la Mauritanie, qui est un peu un pays qui focalise les populations de poissons qui migrent dans la zone. C’est-à-dire que, dans cette zone-là, ils sont présents toute l’année. Eh bien, dans cette zone-là, ils ont construit des dizaines et des dizaines d’usines de farine de poisson. Chacune de ces usines a une capacité de traitement qui dépasse les 300 tonnes par jour pour les petites, car ça va jusqu’à plus de 600 tonnes par jour pour les grosses. À Nouadhibou, vous en avez une quarantaine. L’autre très gros producteur mondial de farines, qui était le Pérou, à ce moment-là, il y a eu un écroulement de population (de poissons) là-bas. Il y a alors un peu eu un report de ce marché vers l’Afrique de l’Ouest. Donc, en particulier (la quantité de) cette sardinelle ronde s’est complètement écroulée, suite à cette exploitation côtière, dans la zone où, vraiment, elle est très facile à attraper et où les usines ont été construites à côté. C’est vraiment le problème des farines animales qui créent une demande infinie pour ces poissons-là, alors que ces poissons-là pourraient largement nourrir toute la population d’Afrique de l’Ouest, sans souffrir de surexploitation.

Enfin, autre sujet particulièrement important sur les littoraux africains : la pollution, plastique notamment. Sur ce thème, pas de décision attendue, mais on espère des avancées dans les discussions en cours sur l’adoption d’un traité dédié à cet enjeu, dont les négociations doivent s’achever cet été.

La montée des eaux menace les communautés de certaines îles, comme les habitants de l’île Plantain, au large de la Sierra Léone. Allen Mohammed Kamara, l’un de ses habitants, âgé de 70 ans, a non seulement vu son île être envahie par l’océan, mais aussi la sécurité alimentaire être fragilisée par l’épuisement des stocks de poissons.

« Je suis arrivé sur l’île Plantain il y a bien longtemps, explique-t-il au micro de Liza Fabbian. Je devais avoir seulement 10 ou 12 ans. À l’époque, des Ghanéens étaient établis ici. Les gens pêchaient bien sûr, mais ils cultivaient aussi des lopins de terre, derrière leurs maisons. Ça n’existe plus aujourd’hui. Énormément de gens ont dû partir à cause de la pression de la mer, ils n’en pouvaient plus.

« Nous avons deux problèmes ici : le manque de poisson, et la montée du niveau de l’eau. Le poisson, il y en a moins, à cause des méthodes de pêche destructrices pour l’environnement. Quant à l’océan, il grignote notre île, et cela nous affecte beaucoup. Moi, j’ai toujours vécu ici. J’ai donné naissance à tellement d’enfants. J’en ai dix, et ils n’ont nulle part d’autre où aller. Autrefois, c’était facile, on pouvait boire en puisant l’eau du puits, elle était douce et fraîche. Mais, aujourd’hui, son goût a changé. On peut sentir l’eau salée qui s’est infiltrée.

« Notre île est en train de disparaitre, et nous prions seulement pour une intervention de nos anciens, ou du gouvernement, pour qu’ils nous permettent de partir pour une meilleure vie. Beaucoup de gens ont déjà construit des maisons ailleurs, ceux qui en ont les moyens. Mais ils ne partent pas toujours définitivement. C’est ici qu’ils gagnent leurs vies. C’est ici qu’ils pêchent et qu’ils ont leur business. »

Source : rfi

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