L’année égrène ses derniers jours. C’est la saison des moissons pour les commerçants de la foi. La fièvre de la préparation monte déjà dans les différentes églises, dans les chapelles, dans les couvents, dans les temples et autres donjons. Les prières, psalmodiées et martelées avec force conviction, se mêlent, de plus en plus souvent, aux bruits de la nuit. C’est le temps où les malheurs ont du prix. Une saison fructueuse s’ouvre ainsi pour les charlatans impénitents ainsi qu’aux vendeurs d’illusions de tout crins et de tout poils qui s’en donnent à cœur joie. Sous le fallacieux prétextes de soulager des peines et des douleurs, ils enfoncent leurs ouailles dans la mélasse en leur donnant de faux espoirs. Nous savons tous par avance que, quoi que les hommes puissent faire, le jour du nouvel an se lèvera sur les mêmes problèmes ramenées de 2024, pour le bonheur des arnaqueurs. À défaut de réduire la misère ambiante, les bondieuseries nourrissent les imposteurs et les font même prospérer. Au grand dam des pauvres croyants qui demeurent habités ad vitam æternam par leurs incertitudes.
Anicet