
Dans une décision rendue ce jeudi 06 février 2025, la Cour Constitutionnelle a rejeté le recours de Christian-Enoch Lagnidé. L’ancien ministre avait sollicité un appel de la Cour sur plusieurs questions constitutionnelles majeures, qu’il estimait importante pour l’avenir et la stabilité de la République.
Le recours, structuré autour de quatre points clés, portait d’abord sur la question de l’entrée du Bénin dans une nouvelle République après la révision constitutionnelle de 2019. Christian Lagnidé soutenait que le changement de l’agenda électoral, la réélection présidentielle de 2021, et l’absence de passation de service entre le président sortant et le nouveau président élu constituaient des éléments fondateurs d’une nouvelle République. Il avançait que la modification de la forme de l’institution présidentielle, désormais articulée autour d’un président et d’un vice-président élus conjointement, constituait un changement structurel important.
Le deuxième point soulevé par le requérant concernait l’éligibilité de l’actuel président, Patrice Talon, pour un second mandat à l’élection présidentielle de 2026, en raison des modifications apportées à la Constitution en 2019. Selon Christian Lagnidé, les articles révisés permettaient à Talon de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Dans son troisième argument, Lagnidé mettait en avant son expérience politique, notamment ses fonctions auprès du regretté président général Mathieu Kérékou, et ses engagements lors des élections présidentielles de 1991, 1996, 2001, et 2006. Fort de cette expérience, il se disait convaincu de la pertinence des revendications pour l’avènement de la Nouvelle République et la candidature possible de l’actuel président en 2026.
Enfin, dans son quatrième et dernier point, Lagnidé insistait sur la nécessité d’une clarification juridique pour préserver l’état de droit et éviter toute interprétation erronée des textes constitutionnels. Il appelait donc la Cour à se prononcer sur l’ambiguïté des textes relatifs à la révision constitutionnelle de 2019, pour garantir une transparence institutionnelle totale.
Cependant, la Cour a estimé que le recours de Christian Lagnidé n’était pas fondé sur les principes de la Constitution. En effet, selon l’article 127 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle, un citoyen peut saisir la Cour constitutionnelle uniquement dans les cas de violation des droits humains ou pour contester la constitutionnalité des lois, et non pour demander un avis sur une interprétation des textes fondamentaux. Cette disposition exclut donc la possibilité d’une telle demande, qualifiant le recours de Christian Lagnidé d’irrecevable.