Difficile d’avoir une claire lisibilité des derniers soubresauts du PRD, un parti devenu démodé au regard de la nouvelle vision politique, mais qui refuse de rendre son dernier souffle après avoir, cependant, délibérément offert sa gorge. On se souvient de l’option on ne peut plus explicite de son président. En apportant un soutien des plus intéressés au candidat Lionel Zinsou en 2016 contre son bienfaiteur de longue date, Adrien Houngbédji avait fermement indiqué qu’après près de deux décennies passées dans le dénuement et la galère de l’opposition, le PRD avait largement accompli sa part de sacrifice pour la construction de la démocratie béninoise. Désormais donc, ce parti fait l’option de soutenir le pouvoir, quel qu’il soit. De fait, le PRD, sans surprise, a tourné casaque après la défaite de Lionel Zinsou, en dénonçant un régime qui a descendu le Bénin de son piédestal. Avec Patrice Talon, c’est devenu l’amour fou. Aussi, est-il logique aujourd’hui de penser que, conformément à sa nouvelle ligne politique, le PRD ne devrait pas formellement quitter la mouvance présidentielle. Ce serait comme si la rivière coulait vers l’amont. D’autant qu’il est assez hasardeux d’envisager de tirer meilleur avantage d’une fusion entre Les Démocrates et un PRD résiduel résultant d’une amputation de l’UP-R. Alors que recherche Adrien Houngbédji en engageant un bras de fer qu’il est loin de contrôler ? Le marchandage ou une vengeance aveugle ?
Anicet