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L’archéologie africaine raconte l’histoire de l’humanité tout entière

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En 1972, la protection du patrimoine culturel africain a été à l’origine de la création de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il comprend en effet d’innombrables sites qui couvrent toute l’histoire humaine. La Galerie James Simon de Berlin évoque cette richesse dans une exposition intitulée « Planet Africa ».

Aujourd’hui, des centaines d’organismes de conservation du patrimoine, d’universités, d’instituts de recherche et de musées à travers le continent sont au service de l’archéologie. Le travail au sein d’équipes de recherche internationales soulève aussi des questions sur l’histoire de l’archéologie dans les États africains et sur ses ramifications coloniales.

En Afrique, comme ailleurs, le changement climatique, la violence et les intérêts économiques menacent le patrimoine archéologique. Les lois de protection et le contrôle de leur respect par l’État ne sont qu’un élément de la préservation du patrimoine culturel. L’éducation scolaire, la formation universitaire, les offres publiques de médiation et de tourisme intra-africain sont tout aussi importantes.

Une approche du savoir et de sa transmission totalement renouvelée

La plus grande partie du patrimoine archéologique est à peine reconnaissable pour les profanes : des tessons de récipient, des restes de clous métalliques, une zone de couleur sombre dans le sol, des fragments d’os d’animaux ou d’hommes ou des restes de plantes carbonisées. Or les plus petites trouvailles peuvent contenir des informations importantes.

Les analyses de laboratoire sont un élément central de l’archéologie moderne. Il faut prêter attention aux pièces les plus infimes, mesurer et documenter le contexte de la découverte. En règle générale, on parvient à protéger les grandes constructions, mais beaucoup plus difficilement les vestiges insignifiants enfouis dans le sol.

La recherche archéologique est aujourd’hui complexe, lente et coûteuse. Les découvertes issues d’anciennes fouilles doivent être inventoriées et examinées. Les travaux de terrain tels que les fouilles et les sondages posent des exigences élevées en matière de logistique et de documentation, mais les nouvelles méthodes mènent à de nouveaux résultats.

Le passé ignore les frontières actuelles

Les découvertes doivent être conservées, les résultats présentés au grand public. La formation des archéologues développe donc un large éventail de compétences. La recherche est souvent liée aux frontières nationales actuelles, lesquelles n’ont guère de sens quand il s’agit d’étudier les sociétés du passé. Leur appréhension conduit naturellement à adopter un regard panafricain.

« Partout où elle passe, l’archéologie dérange les récits du passé », affirme par ailleurs François-Xavier Fauvelle dans sa leçon inaugurale au Collège de France en 2019, alors qu’il devient le premier titulaire d’une chaire permanente consacrée à l’histoire de l’Afrique ancienne. Il ajoute : « Elle donne tort à celles et ceux qui voudraient qu’elles ne servent qu’à confirmer ou à infirmer les sources écrites. »

L’ Homo sapiens est venu d’Afrique, il y a 100 000 ans. Des restes fossiles de plus de 300 individus de formes humaines anciennes ont été découverts sur le continent. C’est encore en Afrique, qu’ont eu lieu l’invention d’outils en pierre, en os ou en bois, la découverte du feu pour se chauffer, cuisiner, travailler les matériaux .Puis le langage est apparu et avec lui les règles sociales et les identités, une extension immense de la pensée et du commerce humains. L’ingéniosité africaine a été la clé du succès de l’humanité.

Culture du pain et culture de la galette

La diversité de la nourriture végétale est énorme à l’équateur et diminue nettement vers les pôles. Les restes végétaux se décomposent rapidement dans le sol, tandis que les os des grands animaux se conservent pendant plusieurs dizaines de milliers d’années. C’est ainsi que naît l’image de l’homme primitif comme chasseur, alors que d’autres sources de nourriture sont tout aussi importantes.

Aujourd’hui, les archéologues découvrent le régime alimentaire des premiers hommes grâce à des analyses en laboratoire. Les aliments végétaux laissent des traces d’usure et de tartre sur les dents humaines. Dans la vallée moyenne du Nil, deux traditions alimentaires différentes se rencontrent il y a 3 000 ans : celle du pain de la Méditerranée et celle de la bouillie de l’Afrique subsaharienne.

Les céréales originaires du Proche-Orient, comme le blé et l’orge, ont besoin d’un climat frais. Les céréales africaines, cultivées à partir de graminées sauvages indigènes, poussent dans la zone chaude du Sahel. Le sorgho ou le mil, dépourvus de gluten, ne peuvent pas être transformés en pain, mais en bouillie ou galettes. La cuisson du pain nécessite des fours, tandis que bouillie de millet et galettes se préparent sur des foyers ouverts. L’étroite imbrication de deux traditions culinaires se reflète aujourd’hui dans la diversité des pains d’Afrique du Nord.

Reconstituer l’histoire de l’élevage

L’art rupestre en témoigne : l’élevage bovin s’est répandu depuis 8 000 ans dans un Sahara alors verdoyant. Pour augmenter leur résistance dans les régions chaudes et humides, les zébus indiens sont croisés avec des espèces autochtones au sud du Sahara. Depuis l’Afrique de l’Est, les nomades introduisent l’élevage bovin dans le sud de l’Afrique.

Mouton, chèvre et bœuf arrivent en Afrique depuis le sud-ouest de l’Asie il y a environ 8 000 ans et sont encore les principaux animaux d’élevage sur le continent. Originaire de la péninsule arabique, le dromadaire, répandu en Afrique du Nord depuis plus de 2000 ans, est décisif pour le commerce transsaharien. L’âne est élevé pour la première fois il y a 7 000 ans en Égypte, où l’oie cendrée aussi devient un animal domestique.

Les populations nomades laissent peu de traces. Leurs habitations et leurs objets quotidiens sont généralement faits de matériaux accessibles et faciles à transporter. Certains groupes peuvent toutefois marquer les paysages. Dans la Corne de l’Afrique, une étude basée sur des images satellites a permis d’identifier plus de 150 000 structures archéologiques, pour la plupart des sites funéraires.

Des empires encore invisibles

Les premières céramiques du Sahara et du Sahel apparaissent il y a 10 000 ans. Les récipients en céramique servent à stocker, transporter, cuisiner. Ils élargissent considérablement l’éventail des aliments. En archéologie, la céramique joue un rôle important en tant que signe d’appartenance à un groupe ou de statut social.

Les premiers objets en cuivre de la vallée du Nil remontent à 6 000 ans. Un millénaire plus tard, la fonte du bronze se développe en Nubie. Le début du travail du fer se situe en Afrique de l’Ouest, voire dans le royaume de Koush. L’extraction de l’or et son commerce sont d’une grande importance non seulement en Égypte, mais aussi, pour l’émergence des empires africains en Afrique de l’Ouest et du Sud.

Source : rfi

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