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Laetitia Ajanohun, auteure, comédienne et metteur en scène : «Mon rapport avec cette terre est émotif… Je pense que cela m’enrichit»

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Laetitia Ajanohun est auteure, comédienne et metteur en scène. Dans cet entretien, elle exprime sa joie de mener au Bénin, terre de ses ancêtres, son projet de résidence intitulé ‘‘Atlantico’’ jusqu’à la restitution avec des acteurs béninois. Elle a également dévoilé ses autres projets.

Rappelez-nous ce qui justifie votre présence ici au Bénin

Je suis lauréate du projet de résidence ‘‘Inspiration Bénin, au cœur des mondes africains’’. Je suis ici dans le cadre d’un projet que je viens d’écrire. Le projet s’appelle ‘‘Atlantico’’. C’est un projet d’écriture qui a pour formule une série théâtrale. La finalité sera peut-être un matériau pour la radio, par exemple la radio fiction ou un concert théâtral. Donc, je peux dire qu’il y a deux possibilités avec ce matériau que je suis en train d’écrire au CCRI à Ouidah et à l’espace culturel ‘‘Le Parking’’ à Cotonou. Ce n’est pas totalement un concert. C’est plutôt une restitution du travail que j’ai menée pendant un mois. Cette restitution est faite avec des comédiens et des musiciens à l’espace culturel ‘‘Le Parking’’ le jeudi 5 décembre dernier.

Parlez-nous de vos débuts dans cet univers culturel

J’ai fait une école de théâtre en Belgique à l’Institut des Arts et Diffusion (IAD) pendant 4 ans. A la suite de cela, dès la fin de mon parcours scolaire, j’ai commencé à écrire car j’avais un projet de monologue. Je cherchais un monologue. J’avais envie de parler des femmes noires ou métisses mais le monologue n’existait pas encore. Même Koffi Kwahulé, franco-ivoirien, n’avait pas encore écrit ‘’Le Jazz’’. J’ai décidé d’écrire ce texte et à partir de là, j’ai commencé à écrire et mettre en scène mes propres textes après mes études. C’est ainsi que j’ai commencé à jouer. Et petit à petit, je suis arrivée à déployer ces trois axes du théâtre jusqu’à mon départ pour Paris, il y a une dizaine d’années, y compris mes premières commandes en écriture de compagnie française.

Parlant d’écriture, avez-vous des ouvrages à votre actif ?

Bien sûr. J’ai publié aux Editions Le Passage, Lansman et L’Harmattan. Il y a des textes qui ont aussi été traduits en Allemand.

Des spectacles aussi à votre actif ?

  J’ai travaillé il y a une vingtaine d’années à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, dans le cadre d’un festival qui est intitulé ‘‘Ça se passe à Kin’’ initié par Israël Tshipamba aussi bien en Belgique dans différents théâtres, en France, dans des villes comme la Normandie, Marseille, Paris, qu’en Grande Bretagne. Il y a pas mal de spectacles qui ont été tournés à Paris et dans lesquels j’ai joué. Il y a par exemple, le spectacle de Dieudonné Niangouna. C’est un projet que j’ai aussi porté et cela a également été joué à l’Institut Français du Niger, au festival ‘‘Les Rencontres à l’Echelle’’, au festival d’Avignon pour ne citer que ceux-là.

On est curieux d’en savoir plus sur vos origines

Mon père est Béninois et ma mère est Belge. J’ai grandi en Belgique. Je reviens au Bénin pour travailler sur des projets. J’essaye de travailler de part et d’autre de l’Atlantique. Je pense que cela m’enrichit. J’estime que mon travail se situe aussi au niveau de la langue. Je trouve qu’il y a plusieurs manières d’aborder la langue française et de la parler. Je trouve cela intéressant.

Quelles sont les thématiques que vous abordez ?

Mes thématiques abordent le déplacement, les multiples origines d’identité et l’anormalité. Ces thématiques me reviennent chaque fois que j’écris un texte car cela me concerne en effet. En tant qu’auteure, j’aime rendre ma langue multiple, peut-être créole, avec des inspirations qui viennent autant de la Belgique, de Kinshasa, du Bénin que de la France.

Quels sont vos projets ?

Il y a deux spectacles qui tournent en France et qui s’appellent ‘‘Conversation entre Jean ordinaires’’ et ‘‘Petit guide’’. Il y a un autre projet que j’ai écrit et que je veux monter. Il s’appelle ‘‘Back to’’ et parle à la fois des marches de Selma aux Etats-Unis, portées par Martin Luther King et des marches de 1983 à Paris contre le racisme et pour l’égalité.

Qu’est-ce que cela vous fait de revenir à vos origines pour y mener des projets ? 

J’en suis très émue. Je pense que mon rapport avec cette terre est émotif. C’est la première fois que je travaille véritablement au Bénin. C’est vrai qu’il n’y a qu’avec des acteurs béninois constitués de comédiens et musiciens que je veux poursuivre mon projet et j’en suis très heureuse. Il m’a fallu faire tout un tour de ce continent pour enfin venir travailler au Bénin. Cela m’enchante.

Votre mot de la fin

C’est un plaisir de présenter ce projet ici au Bénin.

Par Fidégnon HOUEDOHOUN

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