La récente sortie des adeptes du culte vodun a quelque peu fait monter la tension au sein des religions. Ils avaient à cœur de dénoncer les actes et propos de dénigrement érigés en système de fonctionnement par les religions du livre, pour entretenir le prosélytisme. Dans ce pays laïc dans lequel les fidèles empruntent indifféremment le chemin des églises, des temples et des couvents, dans notre société férue des pratiques ancestrales, dans laquelle chaque concession est équipée d’un édicule, où les rituels à la naissance et au décès des personnes se mélangent avec ceux des religions révélées par endroits sans créer une gêne particulière, le syncrétisme et l’inculturation ne sont pas de vains mots. Et le Pape Jean-Paul II ne s’y était pas trompé. Le Vodun et la Vierge font-ils bon ménage ? À cette question, le père Raymond Domas, ancien recteur de la basilique de Ouidah dans les années 1960 avait répondu un jour : « Excellent ! Le seul problème de fond, c’est quand leurs pythons s’échappent et viennent manger nos poulets”. C’est tout dire. Alors ne soyons pas plus royalistes que le roi. Que chacun reste dans son couloir. Car, à la fin, seul Dieu reconnaîtra les siens.
Anicet