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Journée du 8 mars : un appel à la conscientisation

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Célébrée le 8 mars de chaque année, la Journée internationale des droits des femmes (JIF) représente un moment d’exaltation des réalisations féminines. Elle est également une occasion de réflexion sur les défis persistants en matière d’égalité des sexes et de lutte contre les violences.

« Pour moi, le 8 mars est une fête semblable à la fête des mères. Mes enfants font un effort pour me montrer leur reconnaissance en m’offrant un pagne, ce qui me touche beaucoup. C’est un moment de fierté en tant que femme. Par ailleurs, le parti politique dont je suis membre organise une soirée où les femmes sont remerciées pour leurs diverses contributions », déclare Akouavi, commerçante âgée de 70 ans. Pour elle, ces gestes rappellent aux femmes les sacrifices faits et les motivent à continuer sur la même lancée. Vision identique que porte Laurette, secrétaire dans une entreprise locale de la place. Elle apprécie l’attention de ses collègues à son égard pour cette journée spéciale. « Un cadeau quelconque ou un mot de soutien symbolise l’unité de tous dans la lutte pour les droits des femmes », commente-t-elle. Pour la plupart des cas, le 8 mars renvoie à une journée festive où les femmes sont invitées à mettre en avant leurs réalisations dans divers domaines. Des événements joyeux tels que les concerts, les défilés, les discours inspirants et les conférences sont organisés partout dans le monde pour célébrer non seulement les victoires mais aussi les acquis des femmes. C’est aussi l’occasion de rendre hommage aux figures féminines emblématiques qui ont marqué l’histoire et inspiré les générations futures. Cependant, au-delà de ce moment festif, le 8 mars sert aussi de point d’ancrage pour une réflexion absolue sur les inégalités palpables entre homme et femme.

Un appel à l’analyse des statistiques de progrès ou de déclin

Malgré les avancées notées au fil des décennies, des défis majeurs telles que les inégalités salariales, les violences basées sur le genre et les discriminations perdurent. Selon Maxime Sènou, statisticien à l’hôpital de zone d’Adjohoun, « le 8 mars est une occasion unique pour les femmes d’évaluer leurs combats passés et présents ». Par ailleurs, renchérit-il, « c’est le moment d’examiner les statistiques concernant l’égalité des sexes, la discrimination et la violence domestique. Si les chiffres montrent une augmentation ou une diminution (selon la variable à analyser) de 5 % par rapport à l’année précédente, cela indique que des progrès sont réalisés. En revanche, une baisse ou un regain de 10 % témoigne du travail qui reste à accomplir ». Il saisit l’occasion pour appeler les hommes à jouer un rôle actif pour la cause des femmes et à soutenir leurs aspirations. « J’encourage mes pairs, les hommes, à donner aux femmes la place qu’elles méritent pour le bien des générations futures et à les aider pour l’amélioration de leurs conditions de vie ». Car, en dépit des lois existantes qui protègent les droits des femmes, ces dernières « continuent de faire face à diverses formes de souffrance et de marginalisation », dénonce Nestline Boko, juriste et militante des droits humains. Pour elle, en effet, « le 8 mars reste une journée de lutte » et il faut une prise de conscience collective face à certaines pratiques qui ont la peau dure. Au sein de la communauté, soutient-elle, « certaines entreprises sont encore réticentes à voir des femmes occuper des postes de responsabilité ».

Le 8 mars, selon les Nations-Unies

Pourtant, en officialisant la commémoration de la journée du 8 mars en 1977, les Nations-unies avaient pour vision « de promouvoir l’égalité des genres, de sensibiliser le public sur les inégalités et de revendiquer les droits fondamentaux des femmes, tout en célébrant les progrès réalisés dans divers domaines ». La preuve, le thème de l’édition 2025, « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », met en lumière l’importance de poursuivre la lutte pour l’égalité et incite à prendre des mesures responsables.

Joinesse Hounsou (Collaboratrice)

ENCADRE

Un équilibre nécessaire

La force du 8 mars réside dans sa capacité à allier célébration et introspection. Cette journée incite chacun à l’action pour construire un avenir meilleur. Mais, l’engagement pour les droits des femmes ne doit pas se limiter à une seule journée. Il doit se poursuivre tout au long de l’année. Que ce soit par le soutien d’initiatives locales ou l’implication dans des groupes activistes, chaque geste compte. Bien plus qu’une simple date du calendrier, le 8 mars mérite d’être abordé sous plusieurs angles. Alors que certains y voient une occasion festive, pour d’autres, cette journée a été conçue pour célébrer ce qui a été accompli et pour réfléchir à ce qu’il reste à faire afin de garantir à chaque femme une vie libre et équitable dans la société.                                                                                             

J. H.

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