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Jour d’examen au CEG Le Nokoué : les candidats composent l’estomac léger

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Au CEG Le Nokoué, la plupart des candidats au BEPC préfèrent jeûner ou manger très peu durant les examens. Leur priorité, disent-ils, c’est de garder l’esprit clair. C’est un choix qui pénalise les vendeuses, mais rassure les parents.

Géraude KPODONOU (Stag)

Il est midi passé au Collège d’Enseignement Général Le Nokoué à Cotonou. Dans la cour, des allées et venues s’observent. Certains candidats sortent prendre de l’air. D’autres restent assis, tête posée sur les tables, attendant la prochaine épreuve. L’ambiance est calme. Mais un fait saute aux yeux : les stands de nourriture sont presque vides. Pas de longues files, pas de repas chauds en vue. Et pour cause, les candidats ne sont pas intéressés par les nourritures.

Modeste Koumakpo et Koukoui Walker, deux adolescents habillés en tenue traditionnelle « bohoumba », racontent qu’ils n’ont rien avalé jusqu’à 13h30. «On préfère ne pas manger trop tôt. On a juste pris un pain après la première épreuve», expliquent-ils. Pour eux, les aliments gras peuvent perturber la concentration. Ainsi, leurs parents leur ont conseillé d’avoir un petit creux que de risquer un malaise. Une mère présente sur les lieux confirme les propos. «Pas de nourriture huileuse, pas de piment. Il doit juste prendre du salé et du sucré. C’est moi qui ai tout préparé », a-t-elle déclaré. Une vigilance qui témoigne de la peur des intoxications alimentaires, mais aussi d’un désir de contrôle en cette période décisive. De son côté, Stella Koumanou, en robe droite, biscuit à la main, suit un regime particulier. «Je prends juste des sucreries, des biscuits et un peu de pain », confie-t-elle. Comme elle, plusieurs élèves privilégient des aliments simples et légers pour affronter les épreuves.

Chez les vendeuses, c’est la désillusion. Les étals bien garnis peinent à attirer les jeunes candidats dans ce centre. «C’est comme si on était invisibles», souffle Faye Mariole, vendeuse d’akassa et de gari. «Mais je rends grâce à Dieu. Peut-être que demain, ça ira mieux », croit-elle. À côté, les glacières d’atassi restent pleines. Personne ne semble intéressé par les repas habituellement prisés. La cause ? Le stress des examens et, surtout, les consignes strictes des parents. Metadji Osvalde, un autre candidat, dit avoir mangé uniquement le spaghetti préparé par sa mère. “Elle m’a tout donné ce matin. Elle ne veut pas que je mange dehors”, explique-t-il. Malgré la journée décevante, les vendeuses gardent le sourire. «Aujourd’hui, c’est le premier jour. Ils sont encore stressés. Demain, ils seront plus détendus, ils vont venir manger», espère Mariole.

Le choix alimentaire des candidats, entre diète volontaire et collations légères, est révélateur d’une volonté de réussite qui passe avant tout même si cela implique de zapper le plat préféré.

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