
Malgré toutes les sensibilisations, 35 élèves filles du département des Collines se sont fait enceinter au cours des quatre premiers mois de l’année scolaire 2024- 2025. C’est du moins ce qui relève d’une enquête réalisée par la direction départementale des Enseignements secondaires, technique et de la formation professionnelle
Félix Agohoungo
En quatre mois de cours dans les collèges du département des Collines qui compte 6 communes, on dénombre 35 cas de grossesses. Ces cas de grossesses ont été recensés notamment dans les classes des apprenantes, après seulement quatre mois de cours pour le compte de cette année scolaire 2024-2025, selon le service des statistiques de la direction départementale en charge de l’Enseignement secondaire. Le phénomène non seulement réduit de façon drastique le nombre de filles dans les collèges et lycées avant la classe de terminale, mais surtout donne d’arguments à certains parents pour ne plus envoyer leurs filles à l’école, parce que pour eux, la finalité c’est de leur ramener une grossesse. En effet, s’agissant des auteurs, les artisans arrivent en tête, après, les élèves garçons et les étudiants sont ceux qui font partie des auteurs de ces grossesses. Ceux qui étaient souvent épinglés, à savoir les enseignants, n’y figurent plus. Inscrites à l’école par leurs parents, pour être instruites et obtenir des diplômes, elles reviennent avec des grossesses. Pour la plupart, c’est certainement la fin de leur cursus scolaire parce que très souvent, après l’accouchement, les hommes les abandonnent avec l’enfant issu de cette relation. C’est pourquoi les vulnérabilités touchant les enfants sont encore criante dans le département des Collines. Ainsi plusieurs enfants se retrouvent sans familles, sans toit, sans soutien, et abandonnés dans la rue. Privés de scolarisation, ces enfants sont commis à des tâches domestiques ardues et interminables. Dans le département des Collines, un nombre incalculable d’enfants sont en situation de travail. La sacralité de la vie humaine et celle des enfants perd de sa valeur et la société assiste, impuissante, à un phénomène aux contours incontrôlés et insaisissables.