Je pense qu’il n’est pas donné à beaucoup d’organes de presse, surtout dans des pays comme le nôtre, de tenir aussi longtemps. Vingt-cinq ans, c’est tout un parcours. Je ne suis pas certain que ceux qui ont créé Fraternité auraient pu imaginer que le journal tiendrait un quart de siècle, deviendrait un groupe, et serait aussi prospère qu’il l’est aujourd’hui. Quand je parle de prospérité, je ne fais pas nécessairement allusion à l’argent, au profit ou à d’autres considérations matérielles. Je parle surtout de l’audience, de cette capacité à exister, à vivre, et à maintenir de manière notable son activité vis-à-vis de ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Ces derniers deviennent, en quelque sorte, des amis pour un média. C’est cela, pour moi, la vraie prospérité.
Un souvenir marquant me vient en tête en ce qui concerne Fraternité. Un jour, j’ai reçu un appel de mon confrère Malick Gomina. Il m’a dit : « Cher aîné, je voudrais que tu viennes former les miens. J’aimerais organiser un séminaire de quelques jours où je réunirai les têtes dirigeantes de mes différentes rédactions. Tu viendras leur parler du métier, et en particulier de la manière dont on dirige une rédaction pour la faire vivre et prospérer » . J’ai accepté avec plaisir, car je connaissais bien Malick. Nous avions collaboré à de nombreuses reprises, notamment lors des moments clés de la vie politique de notre pays, comme à la CENA. Je savais que c’était un confrère fiable. Je me suis dit que si je pouvais contribuer à sa vision, je ne pouvais pas refuser.
Je suis donc allé répondre à son appel. Nous avons eu des échanges très fructueux avec ses collaborateurs. Pendant plusieurs jours, plus qu’une simple formation, ce furent des discussions enrichissantes où j’ai essayé de partager toute l’expérience que je pouvais leur apporter.