Que pensez-vous de la qualification du Bénin à la CAN 2025 ?
Je peux dire enfin ! Enfin ! parce que sur 4 CAN on a pu réussir un. Les dernières journées des qualifications ne nous marchent pas souvent. En 2017, on a été éliminé à la dernière minute par le Mali qui était qualifié et premier du groupe. Mais on est passé à côté. En 2019, on a pu se qualifier parce que la dernière journée des éliminatoires, c’était chez nous à domicile. Vous vous souvenez dans quelles conditions on a joué le match Bénin-Togo. A la dernière minute, on est rentré dans le même travers pour la CAN 2021 au Cameroun. On est passé à côté toujours à la dernière minute face cette fameuse équipe de la Sierra Léone sur des matchs rejoués. Or, on avait notre qualification lors de l’avant-dernière journée des éliminatoires face au Nigeria. Et on est passé également à côté aux dernières secondes à Porto-Novo. Même scénario à Maputo. Il nous fallait une victoire et on est passés également à côté. Comme, il n’y a jamais 2 sans 3, la même situation se présente encore à Tripoli. Mais les dieux du football nous ont dit qu’ils doivent enfin nous récompenser.
J’ai fait cette petite historique pour dire que je suis très content pour cette qualification et je pense quand même que le Bénin aurait mérité d’aller à au moins deux CAN en plus. La performance de nos joueurs n’est pas au top. On a une équipe nationale moyenne. Normalement, avec l’augmentation du nombre à 24, le Bénin ne devrait plus manquer la moindre CAN. Je pense qu’on doit surfer sur ces erreurs, parce qu’on a faillit passer un peu à côté à Tripoli alors qu’on devrait chercher notre victoire à Kigali. On doit surfer sur ces tensions que nous rencontrons à la dernière minute pour se qualifier et maximiser nos chances à l’avenir. Sinon je suis très content de la qualification, je pense que c’est une logique quand on regarde notre groupe, selon le classement FIFA, en dehors du Nigeria, on méritait cette qualification. Je suis content pour le groupe, pour le coach qui fait d’ailleurs un bon travail. Voyez les éliminatoires de la coupe du monde aussi on a 7 points pour le moment.
Des Écureuils à Guépards, quels constats avez-vous faits en terme de performance ?
Des Ecureuils à Guépards, on ne peut pas faire une comparaison. Mais tout ce qu’on peut dire aujourd’hui, l’environnement autour des Guépards est plus apaisé. On sent quand même qu’il y a plus de professionnalisme. Les matchs sont bien organisés. On n’a pas eu de retour négatif sur l’organisation des joueurs. Ceux-ci ne se plaignent de quoi que ce soit. On sent quand même que l’environnement est apaisé et les joueurs travaillent dans une bonne condition. On a un encadrement technique qui n’est pas mal, même s’il y a des petites choses à revoir. Pour l’instant, je pense quand même que pour les Guépards et les Écureuils, la similitude y est, en terme de jeu. Il faut forcément continuer comme le fait actuellement la Fédération et le Ministère en place, donner plus de sérénité. Je pense que le changement de notre nom aura un peu plus d’impact en ce moment, on pouvait avoir une équipe Béninoise un peu plus compétitive à une phase finale qui ira dans les carrés d’axe. Je pense que le nom Guépards est plus conquérant que les Écureuils.
Sur quel levier peut-on travailler pour un meilleur rendement ?
Vous savez, nous n’allons pas réinventer le football. A titre d’exemple, en Afrique, quand on voit le Sénégal, ce sont des jeunes qui alignent de belles performances. En Europe, c’est l’Espagne qui supplante les autres nations avec une équipe de jeunes. La jeunesse a démontré qu’on peut avoir de bons résultats. Il faut un mixage de jeunes et de joueurs expérimentés.
Je pense que c’est sur ces leviers que Gernot Rohr s’est appuyé pour qu’on arrive à se qualifier. C’est la raison pour laquelle, malgré le fait qu’on était à Tripoli, on n’a pas vu un Guépard qui était essoufflé à 45 minutes. Ils ont défendu pendant 90 minutes. Toujours en terme de levier, il faut aller à l’assaut de nouveaux joueurs, surtout les jeunes et faire confiance à ces derniers. Même si on n’est pas qualifié pour la Can Junior, on peut aller chercher des jeunes dans le championnat national. Il y a des joueurs comme Imrane Assan, Moumouni, Dokou qui sont là. On peut trouver deux ou trois autres pour renforcer les différents compartiments de l’équipe. Il faut que le travail à la base continue. Le péché mignon de l’équipe béninoise, c’est l’attaque. Quand Steve Mounié n’est pas là, on n’a plus d’attaquant aussi percutant. Il faut donc continuer par chercher des attaquants. Il doit y en avoir. Il y a des binationaux. Avec un peu de management, on peut arriver à récupérer ceux-là.