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Etudiants handicapés au Bénin : le combat quotidien de nombreux apprenants

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Malgré les changements constatés dans les domaines de l’éducation, les étudiants handicapés font face à de grands défis qui ne favorisent pas toujours leur épanouissement professionnel. Au regards de cette situation qui interroge et relance les débats sur l’application des décrets sur l’inclusion, plusieurs acteurs des questions sociales ont promis de conjuguer certaines difficultés au passé.

Michèl GUEDENON

De nombreux obstacles continuent de freiner l’épanouissement des étudiants en situation de handicap au Bénin, malgré les réformes engagées. Sur le plan académique, ils subissent les incidences du problème d’accessibilité aux logiciels d’accompagnement adaptés. A en croire le Président de l’association des scolaires et étudiants handicapés du Bénin (Asehb), Charles Houedo, plusieurs apprenants abandonnent leurs rêves compte tenu de certaines conditions d’études. Dans le cas des étudiants handicapés auditifs, il souligne un manque d’interprètes. « Cela fait que parfois les étudiants handicapés auditifs ont envie de s’inscrire dans d’autres facultés, mais les conditions actuelles sur le terrain font qu’ils sont obligés de se regrouper pour s’inscrire dans une même faculté. Ce qui constitue une perte. Le rêve de l’étudiant est détruit juste à cause de la non disponibilité suffisante de personnes ressources, des interprètes », regrette-t-il. D’après ses explications, seulement deux interprètes sont disponibles pour accompagner les apprenants à l’université d’Abomey-Calavi. Par conséquent, les étudiants sont parfois obligés, d’après les explications du président de l’Asehb, de s’associer pour s’inscrire dans une même faculté, vu que les deux interprètes ne pourraient pas se rendre dans plus de deux facultés au même moment. De plus, les amphithéâtres ne sont pas toujours adaptés aux conditions physiques des étudiants handicapés physiques. Ceux-ci sont obligés d’attendre qu’un camarade étudiant accepte de les mettre au dos pour parcourir les escaliers ou, à défaut, rater le cours. Les salles sont souvent choisies sans la prise en compte de l’incapacité de certains apprenants à y accéder. Selon les dires de Sourou Donou, étudiant handicapé en deuxième année de sociologie, les personnes en situation de handicap sont parfois contraintes d’évoluer dans les mêmes conditions que tout autre universitaire. La situation reste la même lors des compositions au cours desquelles le tiers-temps n’est souvent pas accordé aux étudiants handicapés visuels. A tout cela, s’ajoute le manque d’outils informatiques et de partenaires sur certains projets éducatifs pourtant importants.

Des horizons prometteurs pour l’éducation inclusive

Engagé pour la cause des plus vulnérables, le centre des œuvres universitaires et sociales d’Abomey-Calavi (Cous/Ac) a promis d’intégrer de nouveaux projets pour l’amélioration des conditions. La directrice de l’institution, Ghislaine Fagbohoun a promis de faire de la cause des étudiants en situation de handicap une priorité lors des prochains recrutements du Cous. Pour leur prise en charge sanitaire à l’infirmerie de l’Uac, les étudiants handicapés bénéficient désormais d’une réduction de 80%, grâce au centre des œuvres universitaires. La directrice a aussi pris à témoin les universitaires à qui elle confie que l’accompagnement des étudiants albinos fera désormais partie des programmes du Cous. Selon elle, l’albinisme ne permet pas à certains apprenants de se rendre aux cours les après-midis quand le soleil bat son plein.

En outre, Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut national de la femme (Inf), a réitéré sa disponibilité et son engagement à accompagner les étudiants handicapés. Elle a également pris note des difficultés évoquées par le président de l’Asehb lors de la Journée nationale des scolaires et étudiants handicapés du Bénin, célébrée le 28 mai 2025 à l’Université d’Abomey-Calavi. Yero Bani Boubacal, Directeur de l’inclusion sociale et de la solidarité au Ministère des affaires sociales, a fait de même, en promettant de fournir plus d’efforts. En sa qualité de représentant du recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Dr Charles Ligan a rassuré que l’équipe rectorale prendra les mesures nécessaires pour que ces obstacles soient conjugués au passé.

Bien que ce soit, pour l’heure, des prévisions, cette détermination des autorités locales engagées aux côtés des plus vulnérables reste une étape clé dans la promotion de l’inclusion en milieu scolaire et estudiantin.

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