Après trois années d’âpres négociations, les États se sont finalement mis d’accord. Vendredi 20 juin 2025, ils ont formellement approuvé la création d’un groupe d’experts internationaux dédié aux produits chimiques, aux déchets et à la pollution. Réunis depuis deux jours en Uruguay par le Programme des Nations unies pour l’environnement, les États membres de l’ONU ont acté ce nouvel outil scientifique.
À l’image du Giec pour le climat, ce comité d’experts aura pour mission d’informer et de conseiller les gouvernements sur la gestion des pollutions causées par les activités humaines. Désormais, la crise des déchets et les pollutions de l’air, du sol et de l’eau seront mises au même niveau que la crise climatique ou celle de la biodiversité, et feront l’objet d’un suivi scientifique international.
L’objectif de ce groupe : évaluer de manière indépendante l’ampleur de ces pollutions, identifier les lacunes dans les connaissances actuelles, communiquer des synthèses scientifiques et fournir des recommandations aux décideurs politiques. Le comité devra aussi effectuer des analyses prospectives pour anticiper les menaces émergentes.
Les gouvernements doivent maintenant définir les premiers programmes d’étude et engager le processus de recrutement des scientifiques. Ces derniers devront venir de tous les continents.
Neuf millions de morts prématurées chaque année
La tâche s’annonce considérable. Les produits chimiques néfastes pour l’environnement et la santé sont désormais présents dans tous les aspects du quotidien. D’après les estimations des Nations unies, la production de déchets solides dans les zones urbaines devrait presque doubler d’ici à 2050, pour atteindre 3,8 milliards de tonnes par an.
Cette pollution généralisée aurait déjà des conséquences sanitaires majeures. Selon le prestigieux journal scientifique The Lancet, elle serait responsable d’environ neuf millions de morts chaque année dans le monde.
Source : rfi
