Ange M’poli M’TOAMA
Patrice Talon transforme son discours en actes. Ce mardi 24 juin, il s’est rendu à Abidjan pour une visite de travail avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Cette rencontre intervient quelques jours seulement après le premier sommet économique de l’Afrique de l’Ouest, où le chef de l’État béninois avait plaidé pour une intégration économique forte de la sous-région.
À Abidjan, les deux dirigeants ont échangé sur plusieurs sujets, notamment la coopération bilatérale entre le Bénin et la Côte d’Ivoire. Mais l’essentiel de leurs discussions a porté sur les défis communs de la sous-région et les perspectives d’une mutualisation des efforts économiques. Dans la démarche de Talon est claire, il semble évident qu’il ne veut pas que son appel lancé à Cotonou reste lettre morte. Devant les chefs d’États présents au sommet, il avait dénoncé les tracasseries sur les corridors, les barrières administratives et les lenteurs douanières qui freinent le commerce sous-régional. Il avait aussi plaidé pour un nouveau paradigme économique basé sur l’entente et la solidarité entre les pays de la zone. En se rendant en Côte d’Ivoire, Patrice Talon a choisi de commencer son plaidoyer par un acteur de poids. Abidjan est la première puissance économique de l’UEMOA et un moteur incontournable de la CEDEAO. Obtenir le soutien du président Alassane Ouattara serait un pas décisif vers une dynamique régionale plus ambitieuse.
Une volonté manifeste…
Cette visite porte donc une forte charge symbolique. Elle montre la volonté du président béninois de faire de son rêve d’intégration un projet concret. C’est dire qu’après avoir fait la déclaration de sa vision, il serait probablement en train de dérouler un agenda pour rallier ses pairs et les exhorter à mutualiser leurs efforts pour construire une Afrique de l’Ouest plus unie, plus fluide, plus prospère. L’enjeu est de sortir la sous-région de ses blocages structurels et créer un véritable espace économique intégré.
