À moins d’un an des élections générales de 2026, la jeunesse politique béninoise s’active en coulisses. Déterminés à faire entendre leur voix, les jeunes des partis politiques, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, se préparent à conquérir des places lors des élections législatives et communales de 2026. Si beaucoup préfèrent rester anonymes, leurs témoignages révèlent une dynamique nouvelle, portée par l’espoir, la stratégie et un désir de devenir des acteurs de développement de leur pays.

Emmanuel Dulac Houssou
Au niveau des partis politiques comme sur les plateformes numériques, l’heure est à l’organisation. Sous-commissions, groupements départementaux, cellules de jeunes : à tous les niveaux, une intense activité bat son plein. Les jeunes militants fidèles au système partisan s’impliquent dans les structures de base de leurs partis, peaufinant leurs stratégies de positionnement en vue du grand rendez-vous électoral.
« Nous sommes motivés comme jamais », confie le jeune cadre d’un parti d’opposition. Dans les partis de la mouvance également, la mobilisation est palpable : « C’est une occasion historique. Avec la généralisation des élections, les partis auront besoin d’élargir leurs listes ; cela nous offre une réelle fenêtre d’opportunités », résume un autre.
Un climat de confiance, mais aussi d’attentes
La confiance règne dans les rangs des jeunes. Plusieurs affirment que leur hiérarchie politique leur a d’ores et déjà promis une « place de choix » sur les listes électorales. « Je suis doublement confiant : les partis auront besoin de nous, et dans notre parti, la direction a pris l’engagement de faire une large place aux jeunes », se réjouit l’un d’eux.
D’autres entrevoient cette dynamique comme un « maintenant ou jamais » pour la jeunesse béninoise de s’affirmer. À cela s’ajoute une perspective chiffrée : près de 3600 places seraient potentiellement ouvertes lors des compétitions électorales pour les dépôts de dossiers à la CENA, de quoi alimenter leur optimisme.
Un appel à un cadre légal pour la jeunesse
Si l’ambiance est plutôt optimiste, il faut dire que tout n’est pas idyllique. Plusieurs jeunes rencontrés signalent des obstacles structurels, notamment les difficultés financières pour soutenir une campagne électorale à eux tout seuls. À ce sujet, une jeune militante lance une doléance audacieuse : « Il faudrait envisager une loi qui impose aux partis politiques une part obligatoire de jeunes sur les listes, à l’image du quota féminin qu’on a eu aux récentes élections. »
Selon elle, une « discrimination positive » en faveur des jeunes permettrait de compenser les désavantages économiques et de réellement renforcer leur présence dans les instances électives.
Entre espoir et pragmatisme, la jeunesse politique béninoise affûte donc ses armes pour 2026. Dans un contexte où l’inclusion et la parité s’imposent peu à peu dans les discours officiels, nous pensons que la mobilisation des jeunes pourrait bien peser sur les résultats, et insuffler un vent nouveau au paysage politique national.