Les 3 et 4 mai 2025, le Collège d’Enseignement Général (CEG) Houéyihô de Cotonou a vibré au rythme du Week-end aux Couleurs des Droits Humains. Organisé par le groupe Amnesty International Sainte Rita, cet événement annuel, l’une des activités phares d’Amnesty International Bénin, a allié éducation, sensibilisation et divertissement autour d’une cause majeure : la lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales (VGO).

Jéconias ADANLE (Stag)
Les violences subies par les femmes lors des consultations gynécologiques et des accouchements relèvent encore aujourd’hui d’un sujet tabou. C’est du moins ce que souligne Annick Nonohoun Agani, sage-femme, juriste, présidente-fondatrice du Réseau des Soignants Amis des Patients (RSAP Bénin) et activiste des droits humains en milieu sanitaire : « Les VGO restent un sujet tabou. Beaucoup ignorent ce que c’est réellement ».
D’où toute l’importance de cette conférence débat au cours de laquelle les échanges ont révélé des pratiques alarmantes. Il s’agit de : la position gynécologique forcée et inconfortable, l’expression abdominale (pression sur le ventre pour accélérer l’accouchement) ; l’interdiction du conjoint en salle de naissance, une forme de violence psychologique. Des participantes, notamment des femmes ayant déjà accouché, ont même partagé des témoignages poignants sur ces violences trop souvent normalisées.
Face à ce constat, les participants ont exploré des pistes d’actions concrètes : sensibilisation massive via des campagnes d’information des plaidoyers pour une législation spécifique contre les VGO, aujourd’hui absente au Bénin ; et une pétition pour interpeller les décideurs sur l’urgence de protocoles médicaux respectueux.
A noter que l’événement s’est achevé par un match de gala. Une manière symbolique de clore cet événement, rappelant que la défense des droits humains passe aussi par l’unité, l’action et la solidarité.