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Criet : zoom sur quelques procès de cybercriminels

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Face à l’ampleur de la cybercriminalité au Bénin ces dernières années, des dispositions ont été prises par le Gouvernement pour garantir la sécurité et une vie paisible aux citoyens béninois et étrangers. Ainsi, la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a permis de démasquer un nombre important d’individus. Toutefois, malgré les interpellations et sensibilisations, le phénomène perdure. Cet article retrace quelques procès marquants de cybercriminels jugés par la Criet.

Michèl GUEDENON

Dans son élan de décourager la cybercriminalité et de reconstruire l’image du Bénin à l’international, le gouvernement a pris des mesures strictes. Ainsi, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) en collaboration avec le Centre national d’investigation numérique (Cnin) s’active à décourager les acteurs de cette pratique. A en croire les explications du procureur spécial, Mario Mètonou, le nombre de cybercriminels présentés et jugés a considérablement augmenté, passant de 347 cas en 2022 à 576 en septembre 2024. Une augmentation qui, selon lui, n’est pas un signe d’échec mais plutôt une preuve de l’efficacité des services d’enquête et de la Criet. Cette dynamique se traduit également par la concrétisation de plusieurs affaires récemment portées devant la justice.

Quelques-unes des interpellations de cybercriminels

Au nombre de celles-ci, la condamnation de seize (16) jeunes impliqués dans des affaires de maraboutage, de prêts fictifs et de sextorsion, ainsi que l’arrestation, vendredi 21 février 2025, de quatre suspects à Parakou suite à une descente du Cnin et de la Police républicaine. 17 millions de francs CFA, une voiture de luxe, quatre motos et divers objets prouvant leur implication dans des faits de cybercriminalité.

En décembre 2024, un homme s’est retrouvé dans les filets de la justice pour avoir créé de faux profils sur Tiktok. Se faisant passer pour une femme lesbienne, il avait gagné la confiance de plusieurs femmes. Après réception de leurs vidéos et/ou photos intimes, ce dernier les menaçait de rendre viraux les fichiers si les victimes ne payaient pas une somme donnée. Selon les informations recueillies par La Nouvelle Tribune, le mis en cause avait réclamé 55 000 francs CFA par victime. Des faits qui lui ont coûté sa liberté. En juillet 2024, une grosse affaire a fait le tour des réseaux sociaux. Les investigations menées ont permis à la Police républicaine de démanteler un réseau de cybercriminalité tenu par un homme qui avait contraint une vingtaine de jeunes à travailler pour lui sur ces affaires illégales. Les perquisitions ont permis aux Forces de l’ordre de saisir 20 ordinateurs portables, 26 téléphones Android, quatre disques durs et une télévision écran plasma. Cinq personnes à savoir quatre hommes et une femme ont été arrêtées en mai 2024 à Cotonou lors d’une opération de contrôle orchestrée par le Cnin et la Police. Entre autres équipements saisis, figurent un véhicule de marque Lexus et une somme de 15 millions de francs CFA. En février 2024, deux étudiants ont été jugés pour escroquerie via internet. Les fouilles effectuées dans leurs téléphones ont révélé que le duo avait également des comptes fictifs en Europe, notamment en Suisse, pour leurs activités.

Ces cas témoignent des résultats plutôt positifs du gouvernement dans sa lutte contre le faux en ligne.

Quelques condamnations de cybercriminels par la Criet

Par ailleurs, la Criet n’hésite pas à recourir aux grandes sanctions pour décourager certains acteurs plutôt ténors de la cybercriminalité. Impliqué dans une affaire d’escroquerie par voie électronique et de blanchiment de capitaux, un homme a été condamné à 20 ans de prison en mars 2023. L’une des condamnations les plus sévères de la Criet dans sa détermination.137 millions de francs CFA d’amendes totales ont été exigés de 20 individus réputés pour les faux dons et prêts ainsi que le maraboutage. Ils ont été condamnés à 5 et 7 ans d’emprisonnement. Le 16 novembre 2023, 15 ans de prison ferme et 13 millions de francs CFA de dommages et intérêts ont été requis contre un homme impliqué dans des faits d’escroquerie. En mars 2024, la Criet a condamné quatorze personnes dont les peines, pour escroquerie en ligne, varient entre 55 mois et sept ans de prison ferme, et des amendes de 26 millions en tout. Comparus devant la justice en décembre 2023, 26 jeunes accusés d’escroquerie en ligne via faux profils, ont écopé de sept ans de prison ferme comme punition et une amende collective de 29 millions de francs CFA. Globalement, entre 2023 et avril 2024, la Criet a poursuivi 1773 personnes pour des faits de cybercriminalité.

Ces données n’ont certes pas suffi à éradiquer complètement le phénomène, mais elles restent la preuve que des efforts sont fournis pour y parvenir, grâce à la détermination des structures et systèmes mis en place.

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