Karim Oscar ANONRIN
Les 9, 10 et 17 janvier 2026, trois Prêtres béninois de l’Eglise catholique romaine à savoir le Père Moïse Koumankpaï, le Père Nestor Attomatoun et le Père André Nayéton ont animé une conférence-débat sur le thème: « Lumière sur le Vodoun : dialogue et convivialité pour la paix ». C’était respectivement au Centre Théophania du Professeur Albert Tévoèdjrè à Adjati dans la Commune d’Adjarra le 9 janvier, au Centre pastoral Saint Charles Lwanga à Porto-Novo le 10 janvier et au sanctuaire marial Maria Tokpa à Porto-Novo le 17 janvier 2025. En présence des adeptes du Vodoun à Adjati, les trois conférenciers ont développé des arguments sur les faits historiques propres au Bénin, sur les saintes écritures et sur les conclusions du Concile de Vatican II pour démontrer que l’Eglise Catholique romaine n’est pas en guerre contre le Vodoun. Selon le Père Nestor Attomatoun, l’Eglise Catholique romaine +prône plutôt le dialogue interreligieux. ‘’…Aucun Catholique ne peut s’opposer à une autre religion. Le rôle du Catholique est d’œuvrer pour tout être humain trouve la grâce du Seigneur Jésus Christ. Le salut n’est pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais c’est bien pour tous les hommes de bonne volonté dans le cœur desquels invisiblement, agit la grâce. Ce que Dieu fait dans la vie de chacun, personne ne sait. Nos aïeux ont cherché le chemin du salut. Nous devons donc respecter les gardiens de la tradition. Il importe pour les fidèles des religions endogènes de comprendre ce qu’est le Catholique. Dans chaque culture, il y a des rayons de vérité. Les niveaux de dialogue interreligieux sont le dialogue de la vie, le dialogue des œuvres, le dialogue théologique (Le recherche de l’être suprême) et le dialogue au niveau des expériences religieuses (…) Tous les peuples sont appelés à un même salut…”, a dit le Père Nestor Attomatoun. Autrement dit, qui parle de dialogue interreligieux parle de l’unité dans la différence, de la liberté religieuse, le respect de l’autre, la dignité humaine, la connaissance de soi-même et la connaissance de l’autre dans ce qu’il a de différent par rapport à nous
Dans son intervention, le Père Moïse Koumankpaï, pour sa part, a laissé entendre que la religion relie l’homme au sacré et qu’elle est née de la curiosité de l’homme de connaître le sacré. Mieux, il a déclaré que c’est cette quête du sacré qui a engendré le Vodoun. Il était question pour l’homme religieux de s’affirmer comme étant celui qui va à la quête du sens de la vie, à la quête de l’existentielle, à la quête du sacré, et qui cherche à percer l’énigme de la mort. Il y a ensuite eu la perception de Dieu révélé à travers la terre, la mer, le feu, le fer, le tonnerre etc. Enfin, il y eu la découverte du verbe qui s’est fait chair et c’est à ce niveau que Dieu s’est adressé à son peuple à travers son fils, Jésus Christ. Autrement dit, sur la terre, les êtres humains seront toujours dans une quête de communion avec Dieu.
Le troisième communicateur, Père André Nayéton, a mis l’accent sur l’annonce de l’évangile. Selon lui, l’évangile n’est pas une gloire mais un devoir. Pour lui, le Chrétien doit annoncer l’évangile à travers ce qu’il dit et ce qu’il fait tout en évitant de verser dans le syncrétisme parce qu’il est en alliance avec Jésus-Christ. « C’est avec Christ que nous devons annoncer à tous les peuples que l’homme peut atteindre la plénitude de son être » a déclaré le Père André Nayéton. Poursuivant dans le même ordre d’idées, il a laissé entendre que but de l’annonce de l’évangile est pour atteindre les rayons de lumière et les semences du verbe.