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Commercialisation de produits agricoles au Benin : Morel DAGBA et le mouvement libéral appellent les autorités au respect des lois en vigueur

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Pour rappel, le principe selon le constituant de 1990 en matière commerciale est la liberté. Ce n’est certes pas mentionné comme tel dans la constitution, mais une lecture croisée de l’article 98 de la constitution et de la loi N°90-005 du 15 Mai 1990 fixant les conditions d’exercice des activités de commerce en république du Benin, amendée par la loi N°93-007 permettent de le comprendre aisément. Si l’article 31 de la loi N°93-007 amendant celle la N°90-005 prévoit des restrictions pour sauvegarde de l’économie nationale, nous craignons que l’interprétation du gouvernement ayant probablement conduit aux décrets d’interdiction d’exportation de noix de cajou et de soja ne soit purement politique. Parce que pour l’heure, les indicateurs économiques en notre possession n’indiquent pas de risques assez élevés pour justifier une mise en veilleuse du principe de la liberté économique. Aussi, faut-il le rappeler, notre pays le Benin ayant rejoint l’organisation mondiale du commerce (GATT à l’époque) en 1994, une interdiction d’exporter n’aurait pu être que temporaire pour résoudre des problèmes spécifiques tels des mesures extraordinaires de sauvegarde de l’économie nationale aussi prévues par la loi N°93-007. Divergences d’appréciations juridique que seul un juge pourrait trancher. En attendant, ces mesures représentent pour nous une virée à gauche de la politique industrielle du Benin dont le mouvement libéral tient publiquement à se désolidariser. Nous profitons de l’opportunité pour interpeler le Bloc républicain, parti à conviction libérale dont les politiques sectorielles des membres au gouvernement sont les plus à gauche. La volonté et l’engagement pour l’industrialisation de notre pays ne peuvent et ne devraient pas être une raison de renonciation à ses propres principes. Nous voulons des industries dans notre pays certes mais des industries durables ; qui sauront résister au temps et aux éventuels bouleversements. Et cela ne peut être garanti que par le libre marché. Pour apprécier les conséquences d’une politique économique dogmatique, il ne faut pas aller très loin : malgré la forte pression de l’opinion pour interdire les importations de pétrole, le président nigérian résiste parce que vivant les conséquences désastreuses des politiques protectionnistes menées par son prédécesseur pourtant du même parti politique.  Lors de l’une des dernières cérémonies auxquelles participait Muhammadu Buhari en tant que président de la république fédérale du Nigeria, Akinwumi Adesina, président de la banque africaine de développement disait à peu près ceci « quand on veut gagner un match de football, on ne se focalise pas sur la défense mais plutôt sur l’attaque », un peu pour fustiger le dogme de l’économie par décret qui avait presque conduit son pays au bord de la faillite. Si ces propos sont assez flatteurs pour nous libéraux, on aurait préféré que cette voix se soit élevée assez tôt pour éviter ce désastre. Nous espérons qu’il profitera de sa nouvelle amitié (tout du moins apparente) avec notre ministre de l’Économie pour lui souffler à l’oreille cet exemple.

Une porte ouverte aux abus de pouvoir et à la corruption des forces de maintien de l’ordre

C’est un secret de polichinelles que les produits interdits d’exportation finissent quand même derrière nos frontières et cela malgré tous les efforts parfois excessifs déployés par les services de la douane. Pas la peine de se demander par où passent ces camions, malgré les nombreuses barrières et différents postes de contrôle parfois devant des sentiers menant au-delà des frontières. Il est d’ailleurs bien curieux de voir tout cet engagement pour des produits agricoles, alors qu’on n’a pas réussi en plusieurs décennies à arrêter la contrebande du « kpayo », dont les conditions de transport posent un sérieux problème de sécurité. Nous avons été particulièrement choqués par la note circulaire de la douane sous son ex-directeur général qui exigeait des transporteurs de certains produits agricoles de remplir une fiche indiquant les lieux de chargement et de déchargement. Un peu comme pour soupçonner tous les acteurs de ces filières d’exportation frauduleuse et les punir pour l’incapacité de la douane à garder nos frontières. C’est probablement dans cette même optique de soupçon automatique général que des agents de la douanes seraient allés poser des scellés sur des magasins sans présentation de commission aux propriétaires comme l’exige la loi. Cette année, des informations qui nous parviennent, ce seraient des militaires qui opéreraient des saisies sous prétexte de vente hors campagne. Pour rappel, il n’existe aucune disposition légale au Benin qui réduise les activités commerciales aux seules périodes de campagne.  Pour qui s’intéresse à l’histoire de l’économie, ces abus et violations sont courants dans une atmosphère protectionniste ; dans notre contexte aggravé par l’incompétence de certains commis de l’état et notre culture d’abus de pouvoir.

Une administration confortée dans ses excès

Lors d’une récente tournée auprès de producteurs, nous avons été scandalisés d’apprendre que certains agents expliquent aux producteurs qu’ils ne peuvent se regrouper dans d’autres coopératives que celles existantes, et qu’ils auraient l’obligation de vendre leurs produits à l’association interprofessionnelle de cajou et de soja en gestation. Etant persuadés qu’il ne pouvait s’agir là que d’agents de terrain ne maitrisant pas le cadre juridique, nous avons d’abord pris la peine d’éduquer nos concitoyens sur les dispositions légales en vigueur dans notre pays sur les activités commerciales. Depuis, une sortie de ladite association et une audio circulant dont les propos sont attribués à une représentante du ministère du commerce et de l’industrie sont venus presque confirmer les propos des producteurs. Un fait bien inquiétant, parce qu’il légitimise les soupçons d’impartialité de ces deux acteurs pourtant censés jouer le rôle de médiateur. D’ailleurs le degré d’implication des acteurs politiques et administratifs dans la création de cette association interprofessionnelle ne présageait rien de bon.   C’est le moment de rappeler la loi N°2016-25 portant organisation de la concurrence en république du Benin, malheureusement devenue enfant indésirable du ministère du commerce et de l’industrie ainsi que de ses structures depuis la crise de la covid 19.

Privilégier des politiques qui permettent de renflouer les caisses de l’état, c’est plus que louable. Mais quand ce faisant on met en déséquilibre l’économie, on met en danger d’éventuelles futures recettes. Sans vouloir donner du grain à moudre à certains politiques qui ont fait du déni des statistiques leur prétexte pour de l’argumentaire sans base factuelle, nous tenons à rappeler que dans nos pays pauvres, il y a une différence entre l’économie des statistiques et l’économie réelle. Cette différence s’appelle le secteur informel. Très souvent occulté par les statisticiens économistes du continent. C’est cette vue partielle de l’économie qui à une certaine époque a conduit certains pays à considérer le secteur des télécommunications comme stratégique alors que pendant longtemps, il n’a servi qu’à faire apparaitre dans les statistiques des transactions qui autrefois auraient été ailleurs dans l’informel. La conséquence a été une explosion de l’utilisation ludique, à laquelle le gouvernement béninois a jadis tenté d’appliquer une nouvelle taxe avant de faire demi-tour. Cet épisode est la preuve que nous avons raison de garder espoir quant à un retour à la normale, qui non seulement profiterait immédiatement aux producteurs mais tout aussi bien aux industriels et à l’état à long terme. Les prouesses de la côte d’ivoire le prouvent très bien.

Vive le libéralisme économique !

Vive le Benin prospère !

Charles Morel DAGBA

Génie économique en électrotechnique

Manageur de qualité

Membre fondateur du mouvement libéral du BENIN

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