Lors d’une conférence de presse tenue samedi 26 avril 2025 à l’hôtel Saint Jean de Cotonou, l’Association des parents d’enfants autistes du Bénin (Apeab) a présenté les avancées et les difficultés rencontrées dans la prise en charge des personnes autistes au Bénin. Occasion surtout pour ses membres d’appeler à la responsabilité de tous pour une société harmonieuse.

En marge de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, célébrée le 02 avril de chaque année, l’association des parents d’enfants autistes du Bénin (Apeab) a organisé une conférence de presse. L’activité, qui a eu lieu le samedi 26 avril 2025 à l’hôtel Saint Jean de Cotonou, a permis aux membres de l’Apeab d’informer le public, à travers les médias, sur l’importance d’une mobilisation commune afin d’offrir un environnement équitable aux victimes du trouble neurologique.
D’après Émeraude Attéré, présidente de l’association, nombreuses sont les familles qui vivent dans le silence, dans la honte et l’isolement à cause des préjugés autour des enfants autistes. « L’autisme n’est ni une maladie, ni un destin fragile. C’est une différence neurologique qui mérite d’être compris, accompagné et et respecté », a-t-elle fait savoir. Pour elle, il faut voir au-delà des symptômes pour parvenir à découvrir les talents et la richesse que les personnes autistes peuvent apporter au monde. Elle a surtout remercié le gouvernement pour le travail qui se fait relativement à l’inclusion sociale et professionnelle des victimes, notamment grâce au projet pilote de prise en charge intégré à Cotonou et à Abomey-Calavi.
Toutefois, la Présidente de l’Apeab a déploré le nombre restreint de structures spécialisées et des professionnels de santé pour accompagner les enfants autistes dans les écoles, les centres de loisirs, les centres de santé, dans la société. Elle a résumé ses recommandations en trois mots_compréhension, action et changement_ pour que chaque enfant ait sa place dans la société, peu importe les différences.
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Le dépistage précoce est important
Emmanuel Togo, neuropédiatre, a tenu à faire remarquer le sérieux dans le travail accompli par l’Apead de 2022 à 2025. Des efforts remarquables, a-t-il précisé, qui ont permis que beaucoup de personnes soient informés et mobilisés pour offrir un cadre plus juste aux enfants autistes. Il a accentué son intervention sur le dépistage. A cet effet, il a présenté les deux éléments principaux que l’on constate chez les personnes autistes, à savoir : les troubles de communication ou l’absence d’interactions sociales, et les centres d’intérêt restreints et répétitifs faisant que ces enfants n’ont d’yeux que pour un seul ou très peu d’objet/sujet. A ses dires, un dépistage précoce pourrait permettre d’accompagner efficacement l’enfant. Entre autres symptômes, il a énuméré l’hypersensibilité aux changements et les troubles sensoriels tels que les bruits, les odeurs fortes,…
Educateur spécialisé, Wilfried Apovo a lui aussi affirmé que l’autisme est peu connu dans les sociétés béninoises. Il a justifié cela par le fait que plusieurs établissements refusent carrément de prendre des enfants autistes, non pas par discrimination mais à cause de la rareté et des frais élevés des enseignants spécialisés. C’est un fait qui, selon lui, témoigne de l’urgence d’agir pour le bien-être des enfants autistes, au même titre que tous les élèves. Pour ce qui est du traitement des victimes, l’éducateur a expliqué que les démarches varient d’une personne à l’autre.
« Il n’y a pas de méthode figée pour accompagner un enfant autiste. Ce que nous faisons déjà à notre niveau, c’est d’écouter attentivement les parents, recenser les forces et les défis, et ensemble avec la famille et les différents spécialistes, on élabore un programme adapté, personnalisé puisque chaque enfant est unique », a-t-il révélé. Pour finir, il a invité les parents des enfants concernés à faire preuve de patience tout en collaborant avec les spécialistes.

Le cri de cœur de l’association des parents d’enfants autistes
Après le passage de Dima Jeradi, orthophoniste, pour exposer les manifestations des symptômes chez les enfants autistes, plusieurs parents d’enfants autistes n’ont pas hésité à parler de leurs enfants et du bonheur ressenti lorsque ces derniers parviennent à afficher un changement positif. Compte tenu des sacrifices et dépenses que requiert l’accompagnement des autistes, Edwige Ahonon, vice-présidente de l’association, a insisté sur l’implication de toutes les couches de la société. Elle a de ce fait également sollicité l’aide du gouvernement et de toutes personnes désireuses de contribuer à la cause, de par la mise à disposition de plus de spécialistes ou à travers des subventions pour les prises en charge. « L’autisme n’est pas une anomalie, mais une différence neurologique qui nécessite un accompagnement et de l’attention », a-t-elle conclu pour insinuer que chaque enfant a droit au bien-être.
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