La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a accordé, le lundi 14 avril 2025, la liberté provisoire au premier adjoint au maire de Bohicon, Bertin Agbo, au chef du service des affaires domaniales, Elie Todédji, ainsi qu’à Urbain Sinhoun, principal mis en cause dans une affaire présumée d’escroquerie foncière. Leur libération a été conditionnée au versement d’une caution : un million de francs CFA chacun pour le maire adjoint et le chef de service, et deux millions pour Urbain Sinhoun.
Les faits reprochés aux prévenus relèvent d’abus de fonctions, stellionat, complicité de stellionat, et fausses attestations. Huit personnes sont poursuivies, dont trois femmes proches du principal prévenu, présumées propriétaires de parcelles litigieuses sur le domaine au cœur de l’affaire. Cinq des mis en cause, dont les trois femmes, avaient déjà obtenu leur liberté sans caution.
Deux versions, une même affaire

Selon les faits rapportés par Banouto, le plaignant à la barre raconte que tout a commencé lorsqu’il a sollicité l’aide de Urbain Sinhoun, revendeur de parcelles, pour régulariser les papiers d’un terrain hérité. En échange de ce service, il aurait proposé deux parcelles. Mais au moment de recevoir les documents, il découvre que Urbain Sinhoun s’est attribué quatre parcelles et en aurait même cédé certaines à des proches, les trois femmes en question.
De son côté, Urbain Sinhoun rejette ces accusations. À la barre, il affirme ne détenir aucune parcelle sur le domaine en question. Il explique qu’il était en processus d’achat de quatre parcelles auprès du plaignant, pour un montant de deux millions FCFA. Après avoir versé une première avance de 700 000 FCFA, il aurait complété avec 300 000 FCFA une fois les papiers obtenus. C’est lors des démarches de recasement qu’il apprend que les terrains appartiennent à une collectivité. Il engage alors une procédure judiciaire contre le plaignant pour récupérer son argent.
Quant au premier adjoint au maire de Bohicon, il est accusé d’avoir signé plusieurs documents de vente en échange de commissions. Il plaide non coupable. Il affirme que les documents lui sont transmis par les services techniques de la mairie pour signature après vérification.
La prochaine audience est fixée au 16 juin 2025.
Arsène AZIZAHO