Marina HOUNNOU (Coll.)
Connu pour sa démarche innovante et engagée, Aston a une fois de plus captivé le public en présentant une dizaine d’œuvres réalisées à partir de matériaux de récupération, soulignant ainsi l’importance de la préservation de notre planète. L’artiste, qui a parcouru plus de 40 pays à travers le monde, a su transformer des objets désuets tels que des chaussures usées, des boîtes d’allumettes, des mégots de cigarettes, et autres déchets en véritables œuvres d’art. Son approche artistique, à la fois écologique et créative, invite chacun à réfléchir sur notre mode de consommation et sur la nécessité de recycler pour un avenir plus durable. C’est donc une nouvelle vie, un second souffle que retrouvent ces objets désuets voués au préalable à finir sur les tas d’ordures et autres lieux connexes. Ils deviennent ainsi des témoins silencieux des causes et des sources inconnues ou négligées. A travers diverses techniques et dans un médium propre à lui, Aston propose une lecture critique du monde contemporain à travers des œuvres comme <<< Aston Formule One >>, << Fumer tue », << Death train >>, << Exploitation de l’Homme par I’Homme » et « Sources ». Par le biais de cette dernière qui donne son nom à l’exposition, Aston matérialise l’idée même de l’origine à travers une installation composée de sables collectés aux quatre coins du monde et d’eaux issues de différentes sources. Chaque bocal devient un fragment de terre ou de mémoire, porteur d’une histoire, d’un territoire, d’une culture.
C’est un appel à se reconnecter aux racines. Selon Aston, dans la vie tout a une source, qu’il s’agisse des négociations, des conflits, des maladies, des pollutions ou même de la création artistique. Pour Berthold Hinkati, Directeur général de l’Espace culturel Le Centre, Aston est un artiste pluridimensionnel qui se focalise beaucoup plus sur la récupération des objets usés transformés en œuvres. « C’est important de présenter au public cette diversité pour montrer qu’en dehors des tableaux et sculptures, il faut aussi penser à l’environnement », a-t-il laissé entendre. Au dire du ministre de la Culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, l’artiste exprime des messages très forts pour dénoncer les injustices, les inégalités dans le monde et les abus de l’homme par l’homme. « L’artiste joue sa partition en continuant de dénoncer, d’avoir des messages forts, universels, et je voudrais l’en féliciter pour qu’il continue le combat qui est le sien », a confié l’autorité ministérielle. Il faut noter que lors de la résidence de l’artiste, un atelier jeune public a été organisé pour inviter les enfants de Lobozounkpa et environs à créer une œuvre collective avec l’artiste. Cela leur a permis d’entrer dans l’univers du médium d’Aston. Le vernissage a été marqué par la présence de personnalités de renom, notamment le président d’honneur de l’espace Le Centre, Dominique Zinkpe. Rappelons que l’exposition se poursuit jusqu’au 17 août prochain.
