Au regard du passé de Adrien Houngbédji, tout le monde se demande pourquoi il ne quitte pas tout simplement la mouvance présidentielle en emportant ses lieutenants qui auraient déjà dû démissionner de l’UP-R. C’est que l’homme nous avait habitués à partir avec armes et bagages, lorsqu’il n’est plus en phase. En 1968, le jeune magistrat avait choisi l’intégrité plutôt qu’une carrière médiocre. En 1998, ses trois ministres et lui démissionnaient collectivement du gouvernement de Mathieu Kérékou pour cause de mauvaise gouvernance manifeste. Alors pourquoi ne fait-il pas pareil aujourd’hui pour clarifier sa situation comme il en a l’habitude ? On pourrait avancer que c’est parce que, personnellement, il n’occupe aucune fonction officielle et que, ses principes d’incompatibilité et de démission n’engagent que lui. Ses poulains membres de l’UP-R, même s’ils lui vouent gratitude et admiration, sont-ils prêts à sacrifier une situation sociale avantageuse pour satisfaire l’orgueil d’un chef qui ne peut pas garantir leur avenir? On dirait bien que cette question divise et rend l’accouchement de la démission bien difficile dans les rangs de la troupe de Hagbê.
Anicet