Ange M’poli M’TOAMA
Un visage différent des deux dernières sorties du mois de mars. Les Guépards du Bénin ont fait un jeu plutôt acceptable ce lundi 09 juin 2025 à Fès, malgré leur courte défaite (1-0) face aux Lions de l’Atlas du Maroc. Dans cette rencontre amicale, les hommes de Gernot Rohr ont livré une prestation encourageante, avec une défense solide et quelques jeunes en pleine ascension. Mais certaines insuffisances, notamment au milieu et en attaque, rappellent que le chantier reste ouvert.
L’unique but de la rencontre est intervenu à la 44e minute, sur une action anodine qui aurait pu être évitée. Un retourné acrobatique marocain, peu puissant, a surpris Marcel Dandjinou, pourtant bien placé sur sa ligne. Le gardien béninois, hésitant, n’a pu dégager un ballon pourtant à sa portée. Une erreur de concentration fatale, alors que les Guépards tenaient jusque-là un bloc défensif compact. Sur cette action qui amène au but, Olivier est resté attentiste alors qu’il aurait pu aller vers l’attaquant et l’empêcher de faire son action ou l’annihiler. Un point noir qui n’annule pas la belle prestation de la défense béninoise.
Une défense rassurante, un milieu en souffrance et une attaque invisible
Malgré ce but encaissé, le secteur défensif béninois reste l’un des grands motifs de satisfaction. En effet, le quatuor défensif aligné a tenu bon face à une équipe marocaine réputée pour son intensité offensive. Mohamed Tidjani et Olivier Verdon ont formé une charnière centrale solide et appliquée. Mais l’homme du match, sans discussion possible, reste Tamimou Ouorou. Aligné sur le côté droit, le latéral a livré une prestation impeccable. Des tacles justes, des anticipations et un engagement sans faille qui lui ont permis d’éteindre toutes les velléités offensives marocaines dans son couloir. Sur l’autre flanc, Johan Roche a également bien tenu son rang, souvent présent pour compenser les montées de ses coéquipiers.
Le vrai point noir de la soirée se situe au milieu de terrain. Le trio Sessi d’Almeida – Dodo Dokou – Imourane Hassane a été en difficulté tout au long de la partie. Peu de récupération, absence de projection vers l’avant, manque d’impact dans les duels. C’est dire que le milieu béninois a été étouffé, laissant le Maroc dicter le tempo. L’attaque, quant à elle, n’a jamais vraiment existé. Steve Mounié n’a eu qu’une seule occasion, mal négociée. Quant à Jodel Dossou, il est resté méconnaissable, perdant la majorité de ses ballons, à court de jus et d’idées. De son côté, Junior Olaitan, trop individualiste et brouillon, n’a pas su donner de mordant au jeu offensif. Le manque de percussion sur les ailes a lourdement pénalisé les Guépards.
Un second souffle venu du banc
Il aura fallu attendre les entrées tardives de Rodolpho Aloko et Razack Rachidou pour voir le Bénin changer de visage. En seulement dix minutes, ces deux jeunes joueurs ont insufflé une dynamique nouvelle, créant trois occasions nettes et déstabilisant la défense marocaine. Mention spéciale à Razack, dont le pied gauche a illuminé les dernières minutes. Mais une question demeure : pourquoi Gernot Rohr tarde-t-il à faire ses changements, même en match amical ? Candace Fiogbé, entré en toute fin de partie, n’a même pas touché le ballon. Une gestion frustrante qui prive certains éléments du temps nécessaire pour s’exprimer.
