Angelo DOSSOUMOU S.
Un jeu hautement politico-juridique, et le PRD est, comme à ses habitudes, à la manœuvre. Ce mercredi, l’opinion découvre avec stupeur, le pot-aux-roses. En effet, la fusion entre le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et l’Union Progressiste (Up) qui, jusqu’ici, faisait saliver plus d’un dans le microcosme politique au Bénin, n’était qu’un leurre. Une correspondance du parti de l’arc-en-ciel adressée au ministère de l’Intérieur a exposé des failles juridiques qui prouvent que les deux partis supposés disouts dans la nouvelle formation qu’est l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR), continuent, deux ans plus tard, d’avoir une existence légale. A la vérité, cette défaillance relève d’une ruse et d’une stratégie politique ambiguë dès le départ.
Visiblement, le PRD a manqué de bonne foi. Il a certainement laissé dans les accords des failles et des lacunes pour en profiter au moment opportun. Avec la naïveté du camp d’en face et au niveau du ministère de l’intérieur, le tour est bien joué. Aujourd’hui, on a beau pointer du doigt le parti de Me Adrien Houngbédji en raison de ses agissements, il n’en demeure pas moins que le patriarche du parti arc-en-ciel a malheureusement piégé son partenaire de circonstance qui n’a pas su verrouiller les conditions de fusion. De fait, le Prd a mené en bateau ses contemplateurs et, dès à présent, il a des armes pour, au moment opportun, les débarquer de son navire.
Déjà, depuis quelques mois, le logo du parti défunt était utilisé abondamment lors des sortis des leaders qui, en principe, appartenaient à la nouvelle formation Upr. Ceci, malgré le fait que le parti de plus de 30 ans a eu plusieurs gains dont notamment des élus à l’Assemblée Nationale, des cadres nommés, un ministre et d’autres avantages au profit de ses militants. Pourtant, le Prd n’est pas satisfait et, à la lumière des dernières sorties médiatiques, il en veut plus, à savoir de nouvelles garanties d’un meilleur positionnement de ses éléments à l’occasion des prochaines joutes électorales en 2026.
De toutes les façons, cette ambiguïté du PRD jette un doute sur sa bonne foi initiale. Car, en acceptant de signer un prétendu accord de fusion tout en conservant des leviers pour préserver sa formation politique, le parti semble avoir anticipé une sortie possible. Enfin, avec ce coup d’éclat sans oublier celui de l’Udbn qui s’est aussi facilement retirée du Bloc Républicain (BR), c’est la réforme du système partisan qui est mises à mal. A présent, il faut en tirer les leçons et situer les responsabilités.
