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Marchés de moutons à Vossa et Zongo : Conjoncture, fermeture de frontière, les raisons de la mévente

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Célébrée chaque année, la fête de la Tabaski est prévue cette année pour le vendredi 6 juin 2025. Pourtant, à quelques jours de l’événement, une faible affluence se fait sentir sur les sites de vente de moutons à Cotonou. Un  tour dans plusieurs quartiers de la capitale économique en témoigne.

Jéconias ADANLE & Géraude Kpodonou (Stag)

« Pas un seul mouton vendu en une semaine », confie  Affo Mohamed Bachir. Il se plaint de la mévente de son bétail. Depuis une semaine, la marchandise ne coule pas et pourtant c’est la principale bête à abattre le jour de la Tabaski. Affo est tenancier d’un hangar d’une vingtaine de bêtes sur un site de vente à Vossa dans le 6ème arrondissement de Cotonou. Mais les têtes de moutons sont toujours en l’état des jours plus tard. En effet, la clientèle se fait rare à quelques jours de la célébration de l’Aid El-Kébir. Les raisons de cette mévente sont légion. En premier, la conjoncture économique qui fait des siennes. « Cette année, ça ne va pas. Les prix varient de 60 000f à 300.000f  et  ça chasse les clients. Ce qui n’était pas comme ça l’année dernière », confie Affo Mohamed Bachir. C’est le même son de cloche chez Lassissi Abdoul Ganiou qui confie qu’«il n’y a pas encore eu d’affluence cette année parce que les moutons sont chers ». La tendance des prix est confirmée plus loin sur d’autres sites à Zongo dans le 5ème arrondissement de Cotonou. Là-bas, on y retrouve Halissou Awali qui subit la même mévente. Le vendeur de Zongo confirme les prix révélés par son compair de Vossa.  Des vendeurs  installés aux abords des voies, sont relégués dans des ruelles moins visibles. Oumarou Moussa déplore cet état de choses. « Nos étalages étaient bien placés, mais faute de place, nous sommes cachés ici. Les clients doivent nous chercher. Ils  retardent aussi leurs achats pour éviter de devoir entretenir l’animal longtemps », a-t-il déclaré. De plus, les moutons sont également difficiles à trouver. Cette pénurie a entraîné une flambée des prix et une baisse de la qualité.

Sur les deux sites, la clientèle se fait rare. Pendant quatre heures d’horloge, aucun acheteur n’est apparu pour marchander. Ce qui confirme la thèse de la rareté des demandeurs. Il faut descendre dans les agglomérations de fidèles musulmans pour entendre leur version. Celle-ci est, bien entendu, conforme aux déclarations des vendeurs. Ici, aux encablures de la mosquée de Zongo, Inoussa confie qu’il n’envisage plus utiliser un mouton pour célébrer la Tabaski. « Les moutons sont trop chers. Comme Dieu nous a autorisé d’utiliser n’importe quelle bête selon nos moyens, je verrai quoi faire pour avoir de la viande le jour de la fête », déclare le père de famille. Si les potentiels clients cherchent une alternative pour fêter, les marchands quant à eux, tentent d’expliquer les raisons de la cherté des moutons sur leurs différents étalages. « Les moutons ne sont plus importés de certains pays, contrairement à l’an passé puisque les frontières sont restées fermées », fait savoir Lassissi Abdoul Ganiou. Le président du site de Vossa ,Amidou Soumaïla explique que cette année, les moutons ne sont pas arrivés. « Le peu que nous avons trouvé est trop cher, et la fermeture des frontières aggrave la situation. Un mouton que nous vendions à 75 000 FCFA coûte désormais jusqu’à 100 000 FCFA », confie le responsable.

Face à cette situation, certains clients préfèrent attendre la veille pour éviter les frais d’entretien prolongé. Malgré tout, les vendeurs gardent espoir. Avec des stocks encore importants, ils comptent sur un réveil de dernière minute pour écouler leurs moutons avant  vendredi.

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