Marwane Salou, Porte-parole du Conseil National des Supporters du Bénin : «Le travail de détection de talents et du rajeunissement des équipes nationales doit se poursuivre»

L’état des lieux du football béninois est sur deux angles. L’équipe nationale A est un autre volet. C’est ce que je peux considérer comme l’arbre qui cache la forêt. Les résultats de l’équipe nationale sont plus ou moins constants. En 20 ans, le Bénin a participé à 5 Can. Cela n’est pas donné à tout le monde. Il faut s’en réjouir , car il y a des pays qui n’ont pas fait autant. Il faut veiller à ce que le travail de détection de talents et du rajeunissement des équipes nationales se poursuive. Il faut souligner que pendant ces 20 ans, on ne peut pas occulter les résultats des équipes de U20 qui ont fait participer à 3 Can et la dernière de U20 est celle où le Bénin s’est retrouvé en quart de finale et aujourd’hui, la plupart de ces équipes U20 depuis quatre ans, sont ceux qui jouent dans l’équipe nationale A. Il faut se réjouir de ce qu’au moins les jeunes prennent le témoin au niveau de la sélection A et ils sont en train de représenter valablement la nation et ils sont en train de titiller les aînés qui, pour la plupart, sont dans les championnats de seconde zone et venaient défendre les couleurs nationales. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. C’est vrai qu’on n’a pas de joueurs au Real Madrid ou à Liverpool, mais on peut quand même avoir des joueurs qui sont dans les première et deuxième divisions même si ce ne sont pas des divisions qu’on peut retrouver parmi les cinq grands championnats. Il faut continuer la préparation. La chance que notre équipe nationale a, c’est qu’elle a la possibilité de préparer la Can à travers les matchs éliminatoires à la coupe du monde qui sont prévus pour mars, septembre et octobre prochains. Ils vont aussi jouer en juin et juillet, des journées FIFA. Donc, on a de la matière pour préparer l’équipe et pour créer un groupe homogène et qui continuera à donner des résultats satisfaisants. Par rapport aux clubs qui jouent le championnat, nous savons que nous avons un championnat qui est régulier depuis quelques années. Mais il faut faire en sorte que ce championnat puisse employer plus des enfants béninois que de jeunes joueurs venus de la sous-région. Ce n’est de façon que nos équipes de catégorie seront pourvus en qualité. Si les plus jeunes doivent venir du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Togo ou du Niger, nos enfants ne pourront pas rivaliser dans les équipes de catégorie. Donc, il faut créer le cadre pour favoriser l’ascension de nos enfants dans les clubs de l’élite et mettre sur pied un championnat de catégorie de façon régulière pour que ces enfants puissent prouver ce qu’ils savent faire. Mais on a l’avantage d’avoir déjà un championnat scolaire et des sélections nationales scolaires U15 aussi bien féminine que masculine. Il faut s’en réjouir et continuer le travail. Il faut aussi mettre un accent particulier sur la formation des formateurs pour ne pas dire la formation tout court parce qu’on manque de centres de formation qualifiés. Il faut se donner les moyens d’en faire davantage. Nous avons beaucoup à faire. Nous sommes déjà en train d’avancer. Il faut continuer dans cette lancée. Il est bien que la Côte d’Ivoire nous porte chance, on va gagner des matchs à Abidjan. On a fait cinq matchs, quatre victoires et un nul. Il faut qu’il y ait chez nous des stades qui répondent aussi aux normes internationales. Cela peut représenter des citadelles imprenables comme le cas du stade Félicia pour les Guépards. Dans les fois à venir, que le Bénin dispose de vrais stades. Qu’on laisse les stades Charles de Gaule et Général Mathieu Kérékou pour nous en construire davantage. Cela va nous amener à cesser d’aller squatter les stades des autres. Donnons-nous les moyens de faire ce qu’il faut. Soyons patients et allons petit-à-petit. Formons nos dirigeants, nos athlètes, nos entraineurs et il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas rivaliser avec les grandes nations.