Inauguré le jeudi 21 novembre 2024, le marché moderne régional de Pahou s’anime normalement. Alors que certaines commerçantes expriment leur joie et satisfaction d’être sur ce nouveau site, d’autres crient à la mévente. Reportage.

P. A.
La plupart des commerçantes rencontrées vendredi dernier s’accordent à reconnaitre que la construction du marché moderne de Pahou a réglé un problème majeur : l’insalubrité dans laquelle elles végétaient. Le nouveau marché leur offre le cadre propice pour écouler leurs marchandises dans des conditions acceptables, ont-elles assuré. « Le marché est propre et bien entretenu. C’est un gros investissement réalisé par le gouvernement et nous nous devons de le soutenir », a déclaré une vendeuse de produits alimentaires. « Nous n’avons plus à ramasser nos marchandises chaque soir et nous sommes à l’abri des rayons du soleil et de la pluie », s’est réjouie une vendeuse de liqueurs et de jus.
Mais contrairement à cette dernière, la vendeuse de divers, installée sur la façade interne du marché, dit être exposée aux intempéries (soleil et pluie). Une situation qui l’a amenée à louer des parasols pour se protéger des rayons du soleil. Mais en temps de pluie, elle n’a d’autre choix que de ranger ses étals, a-t-elle indiqué, confiant que ses revenus ont également baissé en raison de la faible affluence. « Nous sommes frappées par la mévente », a confirmé une vendeuse de fruits et légumes qui se plaint de la rareté des clients. Selon elle, les commerçantes qui vendent dans le marché subissent la concurrence déloyale de celles qui se sont anarchiquement installées à l’extérieur, le long des clôtures du site.
Le marché s’anime à l’extérieur, et pas à l’intérieur
Les commerçantes à l’extérieur détournent les clients qui, pour gagner du temps, préfèrent s’approvisionner auprès d’elles plutôt que d’entrer dans le marché, a-t-elle développé, ajoutant que la mise en place d’un garde-vélo limite aussi le flux d’entrée dans le marché. Certains usagers rechignant à confier leur moto au garde-vélo, se contentent des produits proposés à l’extérieur du marché, a expliqué la commerçante. Tout en remerciant le gouvernement pour leur avoir construit ce marché moderne, la vendeuse de liqueurs et de jus, pour sa part, s’est également plainte de la mévente, appelant les autorités compétentes à mettre fin à l’anarchie qui règne à l’extérieur du marché. « Le marché s’anime à l’extérieur, et pas à l’intérieur », a-t-elle déploré.
En revanche, d’autres commerçantes se plaisent dans le nouveau marché. « On est bien installés, on ne se plaint pas », a déclaré une vendeuse de riz en gros et détail. A l’en croire, les clients commencent à affluer progressivement. Dans la même veine, deux vendeuses de poisson fumé ont assuré qu’elles retrouvent peu à peu leur clientèle perdue. « Tout se passe bien ici », ont-elles soutenu. De son côté, le responsable du marché a expliqué que « le marché de Pahou est saturé. Pourtant, les commerçantes continuent de demander des places ». Selon lui, les commerçantes arrivent à trouver leur compte, malgré les récriminations.