Des chamailleries politiques béninoises, il se dégage un constat : aucun président n’est bon depuis 1960. Du moins tant qu’il est en fonction. Et ce n’est pas Hercule qui le démentira. Après avoir remis le pays au travail, soldé les arriérés et régularisé les salaires, après qu’il a déployé tous ses talents de bâtisseur, le maçon Nicéphore Soglo a été remercié en monnaie de singe et chassé du pouvoir sans raison valable par le personnel politique. Les coups de butoirs, les coups de corne et les coups de pattes d’une cruauté gratuite qu’il a reçus sont historiques. Depuis, ses successeurs ont eu droit, chacun, à des griefs inchangés : incapacité avérée, incompétence notoire, corruption endémique, violation massive de tous les droits humains et de la Constitution, recul intolérable de la démocratie, siphonnage des fonds publics, bradage du patrimoine national…
Et si, en dernière analyse, ces braves hommes dévoués et patriotes qui ont successivement dirigé le pays, chacun avec son cœur et sa raison, n’étaient pas en cause? Et si le vrai problème, c’était cette classe politique vénale et insatiable, qui jette le bébé avec l’eau du bain à chaque échéance électorale, afin de pouvoir continuer de s’engorger?
Anicet