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L’autonomisation, le gros malentendu

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Lorsque la militante Clara Zetkin lançait en 1910, l’idée d’une journée de mobilisation générale des féministes pour l’égalité entre les femmes et les hommes, elle était loin d’imaginer à quel point les générations suivantes en seraient impactées. Elle ne se doutait surtout pas que les Nations Unies, soixante-sept années plus tard, feraient un enjeu planétaire, de sa juste et noble idée. Le fait est que, au début du 20e siècle, la situation de la femme dans le monde était assimilable à de l’esclavage. Marginalisées, bafouées, brimées et chosifiées, elles avaient dû manifester en Europe et aux États-Unis, pour réclamer l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Ainsi, depuis quarante-huit ans, et sous l’égide de l’ONU, la plupart des pays célèbrent, le 8 mars de chaque année, la journée internationale des droits des femmes, dans le but de favoriser leur autonomie, en vue de relever les défis sociaux, économiques et politiques dans le monde. Le Bénin, pour sa part, a pris le train en marche et en est à la trentième édition. La première action significative en l’occurrence, a été, l’introduction dans la loi fondamentale de 1977, de l’égalité de l’homme et de la femme, aux termes des dispositions de l’article 124.

Depuis, chaque gouvernement a fait un pas de plus vers ce qui était perçu comme la lutte pour l’émancipation de la femme qui s’est muée en une lutte pour l’épanouissement et pour l’autonomisation.

Les progrès remarquables du Bénin

Sous le gouvernement de la Rupture, des avancées importantes ont été enregistrées. On retient par exemple la loi n°2019-40 portant révision de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990, portant Constitution de la République du Bénin, qui fixe un pourcentage de représentation des femmes lors des élections générales, et la loi n°2021-11 du 20 décembre 2021, portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe, des personnes et de protection de la femme en République du Bénin. Et pour couronner le tout, la création et l’opérationnalisation de l’institut de la femme. À ces réformes et initiatives significatives, il faut ajouter les mesures de soutien au maintien des filles à l’école et la mise en œuvre des programmes de microcrédit Alafia et de l’autonomisation économique des femmes. On peut déduire de tout ce qui précède, que le Bénin est dans le peloton de tête des pays œuvrant véritablement pour l’épanouissement social de la femme. Tout est-il pour autant parfait dans le meilleur des mondes ? Il faut en douter. En effet, si en général la femme béninoise s’épanouit, elle a en particulier, un déficit d’éducation à la gestion de l’autonomie. Cette lacune a tôt fait de dénaturer le sens du combat pour le transporter sur le champ d’une libération sauvage. L’émancipation est devenue synonyme de dépravation. Le pilier familial que représentait la femme béninoise n’est plus qu’une chimère et sa fonction sociale de stabilisation et d’équilibrage de notre société s’est progressivement dépréciée.

L’éducation, l’indispensable moteur

On sait que l’autonomie mal comprise et mal préparée, plombe la responsabilité et génère l’anarchie. D’où, la déperdition et la désintégration de certaines valeurs cardinales de notre société, qui ne sont pourtant nullement antinomique du progrès. Cette dérive des mœurs trouve son origine dans cette idée biaisée que la femme doit prioritairement viser l’autonomie financière et la liberté en général, en toutes circonstances, à tout propos et à propos de tout. De sorte que, en lieu et place des femmes bien éduquées, remarquablement structurées, financièrement stables et professionnellement équilibrées dont rêvaient les féministes d’hier, la société a produit une génération de femmes délurées  et souvent dévergondées qui exposent et galvaudent des rondeurs naturelles ou artificielles comme atout de réussite, bradent leur charme et sacrifient une dignité dont elle ne savent même plus ce qu’elle représente. Toute honte bue, elles s’encanaillent sur les réseaux sociaux, au motif d’influencer les internautes. Nos filles sont chosifiées avec leur consentement actif. De quoi donner raison aux révolutionnaires qui, en introduisant le principe de l’égalité de l’homme et de la femme dans l’article 124 de la constitution de 1977, avaient prudemment ajouté que, “Toutefois, l’unité de la famille doit être sauvegardée sur la base d’une saine compréhension de ce juste principe révolutionnaire d’égalité de l’homme et de la femme”. Une saine compréhension. Toute la problématique est là. En trois mots. Trois mots à inculquer à nos filles par tous les moyens, sous peine de subir le chaos.

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