Adrien TCHOMAKOU
En République du Bénin, le travail forcé est une sentence prévue par le code de procédure pénale et souvent prononcée par une Cour lors d’un jugement ou procès. Tout inculpé ou détenu peut être condamné à une peine d’année aux travaux forcés, conformément au code pénal. C’est bel et bien une sentence aux conséquences négatives. Or, le travail pénitentiaire prôné par le gouvernement à travers le Conseil des Ministres du 22 janvier 2025 entre en ligne de compte du bien-être social des personnes détenues. Il est évident que le gouvernement, à travers l’Agence pénitentiaire du Bénin (APB) formait des détenus aux métiers artisanaux, à l’intérieur de nos maisons d’arrêt et prisons civiles. Il les encadrait, les formait aux métiers de qualification professionnelle et ceux-ci reçoivent parfois leurs parchemins avec l’appui des Organisations non gouvernementales accréditées par le Procureur de la République. D’ailleurs, ils sont très nombreux à recevoir déjà leurs diplômes de fin d’apprentissage dans nos prisons civiles et maisons d’arrêt et aussi à décrocher leur Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) et leur Baccalauréat.
C’est donc pour mieux organiser l’existant et aider les personnes détenues ou condamnées que le gouvernement a pris un décret acté en conseil des ministres. Ceci pour rester dans la droite ligne du nouveau code de procédure pénale qui prévoit l’organisation du travail au profit des personnes détenues et le rend obligatoire au profit des personnes condamnées. Ce nouveau décret qui en détermine les modalités vise à traduire dans la réalité, la vocation corrective de l’emprisonnement en ce qu’il permet de créer, dans l’univers carcéral, une possibilité d’exercer des activités de production de biens et de service sans occulter le volet formation et ce, en adéquation avec les normes internationales établies en la matière. Ainsi, grâce à diverses occupations, note le relevé du Conseil des ministres, les détenus seront à l’abri de l’oisiveté et seront moins enclins à la tentation de récidive une fois libérés. Les expériences observées prouvent à suffisance que les aptitudes acquises en exerçant ces travaux constituent le fondement d’une réinsertion socio-professionnelle réussie, compte tenu du fait que la rémunération qu’ils peuvent percevoir favorise la satisfaction de leurs besoins essentiels.
Le texte énonce par ailleurs les conditions d’accès au travail, les types d’activités à exercer, les modalités d’exécution et de rémunération du travail accompli, les droits et les obligations des détenus travailleurs. Il en est de même des obligations des entités agréées à l’organisation du travail au profit des personnes détenues, des partenariats et du financement des activités du travail pénitentiaire. En somme, c’est une aubaine pour les détenus et/ou les condamnés. Car, ceux qui n’avaient aucun parchemin vont se faire former gratuitement, bénéficier des avantages afférents et, une fois libérés, ils vont mettre en application ce qu’ils ont appris pour leur bonheur et le bonheur de leur famille.