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Procès Boko/Homéky : la bataille juridique s’intensifie

Date :

Ange M’Poli M’TOAMA

Le procès de l’homme d’affaires, Olivier Boko et de l’ex-ministre des Sports, Oswald Homéky accusés de tentative de coup d’Etat et de corruption d’agent public s’est transformé en bataille juridique.  Après la sortie d’un communiqué du procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet), les avocats de la défense ont réagi et apporté des clarifications.  Dans un communiqué rendu public le mercredi 22 janvier 2025, ils dénoncent des « irrégularités graves » notamment une violation flagrante des règles de composition de la chambre de jugement.

Au cœur de la controverse, la composition de la chambre de jugement. Selon les avocats de la défense, l’article 19 de la loi n°2018-13 modifiée et l’article 254 du Code de procédure pénale, exige que la chambre siège avec trois juges au lieu de cinq pour une session ordinaire. La défense, en évoquant ces dispositions légales, a souligné que le procès se déroulait dans le cadre d’une session criminelle spécialement convoquée et non d’une audience ordinaire, rendant ainsi la composition irrégulière. Outre la composition de la chambre, la défense a remis en cause l’impartialité de Madame Christelle Adonon, juge-président. Ces préoccupations, jugées suffisamment graves par les avocats, ont conduit à l’annonce de leur déconstitution. Une mesure justifiée d’après eux par le refus de cautionner une procédure qu’ils estiment être en violation flagrante des droits des accusés.

Réaction du procureur et polémique sur la loi

Le Procureur spécial près la CRIET n’a pas tardé à réagir, qualifiant les actions de la défense de « manœuvres dilatoires » et de « chantage ». Toutefois, les avocats ont fermement dénoncé ce qu’ils considèrent comme une interprétation tendancieuse de la loi. Suivant leurs explications, le Procureur aurait tronqué l’alinéa de l’article 6 de la loi n°2020-07 pour soutenir une composition irrégulière de la chambre. Les avocats de Messieurs Boko et Homéky ont également mis en lumière des violations des droits fondamentaux de leurs clients. Ils dénoncent des conditions de détention inhumaines et dégradantes, marquées par un isolement total. La procédure est qualifiée d’inéquitable par les avocats de la défense car, ils ont souligné l’absence de traçabilité de certains actes, le rejet des demandes de nullité, et l’introduction d’un chef d’accusation non prévu. « Nous réaffirmons avec force notre attachement à l’Etat de droit et à une justice transparente, respectueuse de la loi », ont conclu les avocats dans leur communiqué. Pour finir, ils invitent l’opinion publique à rester vigilante face à une affaire qui, selon eux, menace les principes fondamentaux de la justice.

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